C'est sa femme qui leur a appris la
nouvelle dans un message
audio : celui qui se faisait appeler « Mo », aurait été victime d'un tir de sniper.
Mohammed Nabbous était parti ce matin – malgré les bombardements et les fusillades – avec sa caméra filmer les attaques de l'armée libyenne pour diffuser des
vidéos en direct sur Libya Alhurra. Deux vidéos ont d'ailleurs pu être postées ce matin sur le site, dernier témoignage de son
courage à toute épreuve.
La communauté de 500 personnes qui suivait ce « livestream » est abattue. Ils sont en ce moment plus de 3 700 à pleurer l'ingénieur en télécom, en passe
de devenir le symbole de la révolution.
Dans le dernier mail qu'a pu se procurer StreetPress, Nabbous appelait « les médias à ne pas oublier la Libye » : on espère que sa mort y aura
servi. Mohammed Nabbous laisse derrière lui une femme enceinte.
« Ce qui compte c'est d'etre vivant ou mort »
Le 16 mars nous avions retranscrit le dernier échange avec le modérateur du site de Libya Alhura. Il se disait « vraiment déprimé » et faisait état
d'une situation catastrophique :
« Ecoutez les amis. Etre fort ou faible ce n'est pas important aujourd'hui. Ce qui compte c'est d'être vivant ou mort, et on doit faire quelque chose
maintenant. »
Dans un appel à l'aide, il implorait les médias occidentaux « d'attirer l'attention sur leur cas ». « C'est vraiment idiot, aucune info du tout ne
sort de Benghazi », ajoutait-il avant de regretter le départ des agences de presse :
« Elles sont toutes parties, je ne sais pas comment c'est arrivé, mais c'est arrivé. »
Vidéo : un des derniers témoignages envoyés par Mohammed Nabbous