Quatre marins syndicalistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), parmi lesquels Alain Mosconi, comparaissent  jeudi 19 et vendredi 20, devant le tribunal correctionnel de Marseille  pour avoir retenu en 2005, l'équipage du ferry le "Pascal-Paoli" et pris le commandement du navire. L'affaire remonte au 27 septembre 2005. Pour protester contre la privatisation partielle de la SNCM, la compagnie maritime qui assure le trafic entre l'île et le continent, quarante marins du STC prennent le contrôle du "Pascal-Paoli" et mettent le cap sur la Corse. Le lendemain matin, au large du port de Bastia, le  GIGN intervient.


Quatre ans après, les charges visant un "détournement de navire" ont disparu de l'ordonnance de renvoi rendue le 30 juin par la juge d'instruction du tribunal de Marseille. Les faits de "séquestration de personne non suivie d'une libération volontaire avant le 7e jour", soit une circonstance aggravante de la séquestration simple, sont aussi disparus.
"La justice s'est rapidement rendu compte que de tels faits ne tiendraient jamais devant une cour d'assises, explique Me Rose-Marie Prosperi, avocate des quatre prévenus et élue nationaliste à la collectivité territoriale de Corse. A l'époque, la machine judiciaire s'était emballée."
En Corse, l'annonce du procès a déjà suscité des réactions. Le 31 octobre dernier, un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Bastia pour soutenir "les quatre marins syndicalistes". Tous les syndicats, CGT et STC côte à côte, ont demandé la relaxe des prévenus, dénonçant "la répression et la remise en cause des acquis".
Sous la houlette de la section corse de la Ligue des droits de l'homme (LDH), des initiatives ont été programmées, auxquelles les nationalistes ont pris part. "Nous restons en second plan, laissant aux syndicats et à la LDH le soin d'organiser le soutien, mais nous ne nous défilerons pas", assure Jean-Philippe Antolini, l'un des porte-parole de Corsica Libera. "Nous ne sommes ni des criminels ni des délinquants, mais des syndicalistes", répètent les prévenus.

La défense des prévenus s'étonne de la lenteur de l'instruction d'une affaire (quatre ans), eu égard aux circonstances : des faits connus, revendiqués, largement médiatisés, consignés minute après minute dans les échanges radio entre les "mutins" du Pascal-Paoli et les forces de l'ordre et sur le livre de bord du navire pendant les vingt-quatre heures de l'odyssée. Depuis le début de l'affaire, seul Alain Mosconi a été entendu au fond, une seule fois, par le magistrat instructeur.
Ce procès n'est qu'un nouvel épisode de la volonté gouvernementale de criminaliser les mouvements. L'emprunt du navire qui pourrait se comparer à l'emprunt du stock dans une usine occupée, se situait en pleine grève menée par la CGT. 
Le seul dénouement possible doit donc être la relaxe pure et simple. Le procès doit s'achever ce soir. Entre temps, Alain Mosconi est entré au NPA pour les élections, ce qui explique la venue à Marseille de Besancenot afin de le soutenir.
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