Présentation de Négawatt
Ayant d’abord existé sous la forme d’une liste de discussion entre professionnels de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables, l’association négaWatt a été créée fin 2001 pour répondre à une question cruciale : peut-on réduire de 80% nos émissions de gaz à effet de serre (le « facteur 4 ») et, si oui, comment et à quelles conditions ?
La vingtaine d’experts et praticiens de l’énergie et du bâtiment qui constituent aujourd’hui le fer de lance de l’association, s’appuyant sur un réseau de plus de 450 membres, dont plus de 200 professionnels de différents horizons adhérant à titre personnel, ont choisi d’y répondre en mettant en commun leurs connaissances et leurs expériences de terrain.
La « démarche négawatt » s’intéresse non pas à « l’offre », mais aux besoins énergétiques. Elle repose sur trois piliers indissociables : sobriété, efficacité, énergies renouvelables. L’application systématique de cette démarche dans tous les secteurs, en ayant recours à des technologies « prouvées » (déjà existantes ou à la maturité technique et économique certaine à court ou moyen terme), a permis d’élaborer en 2003 un premier scénario énergétique « facteur 4 à 2050 » pour la France, qui a été mis à jour en 2006 et qui a appuyé un certain nombre de propositions de politiques et mesures.
À l’exemple de travaux menés dans d’autres pays, notamment européens, par des experts privés ou institutionnels sur des scénarii de transition énergétique dits « 100% renouvelables », l’association s'est lancé, à l’automne 2010, dans l'ellaboration d'un nouveau scénario, approfondissant la méthode et l’ambition du précédent. L’objectif visé est ici un « scénario 100% négawatt », tant il est essentiel d’insister sur la sobriété et l’efficacité, si souvent évoquées dans les discours mais oubliées dans les actes. Ce travail en cours devait initiallement être une contribution versée au débat politique de 2012.
Le choc d’un accident majeur à la centrale de Fukushima, en posant dans le débat franco-français la question crue de la dépendance et de la vulnérabilité de notre société au nucléaire, place notre travail au centre des attentes sur deux questions essentielles. Est-ce possible techniquement de sortir du nucléaire ? Est-ce réaliste socialement et économiquement ? Le scénario négaWatt n’est pas basé sur une sortie d’urgence du nucléaire faisant suite à une catastrophe ou à une décision politique soudaine : il est de la responsabilité d’un État de droit, soucieux de sa population, d’avoir dans ses cartons un plan B pour faire face à une telle hypothèse qui s’apparenterait à une situation de guerre. Nos propositions, centrées sur le triptyque « sobriété, efficacité, renouvelables », aboutissent cependant de facto à un abandon progressif du recours à l’énergie nucléaire jusqu’à s’en passer totalement. Le scénario négaWatt montre de plus clairement que les bénéfices en termes d’activité économique et de création d’emplois seraient très importants, en plus des avantages en matière d’environnement, de réduction des risques et de santé publique.
Notre responsabilité est aujourd’hui de répondre aux attentes. Peu connus il y a encore une semaine, nous voici pris dans un tourbillon médiatique qui nous demande de répondre tout de suite à une infinité de questions, une exigence à la hauteur de l’angoisse suscitée par le drame japonais. Nous sommes engagés depuis plusieurs mois dans un renforcement de nos moyens en termes de formation, d’information, de coordination et d’étude. Nous allons accélérer cette évolution, en modernisant rapidement notre site Internet pour proposer une information plus complète sur nos propositions et des réalisations qui les illustrent. Nous allons aussi nous mobiliser pour finaliser dans les meilleurs délais notre scénario « 100 % négaWatt ».
L’émotion causée par les horreurs de cette actualité doit nous conduire sur la voie de la sagesse, mais elle ne doit pas nous aveugler au point de croire que tout est simple et que la solution n’est qu’une question de technique et d’argent.
Nous recevons de toutes parts des sollicitations de personnes souhaitant nous aider, relayer localement nos idées. Nous leur proposons dès à présent deux actions possibles :
1) faire connaître et comprendre, partout où c’est possible et auprès de tous les publics, les principes de la démarche négaWatt (télécharger appel, manifeste et scénario)
2) répondre à un prochain appel à souscription pour donner les moyens à l’association négaWatt d'amplifier les travaux actuels et diffuser une réflexion et une information aussi rigoureuse qu’ambitieuse.
Les experts de l’équipe, tous des professionnels et praticiens, ont besoin de quelques mois pour achever le travail en cours et permettre ainsi que le futur scénario négaWatt 2011 apporte les réponses à la hauteur des enjeux et des attentes.
Association négaWatt, dimanche 20 mars 2011
L’association négaWatt, créée fin 2001, rassemble 450 membres et 200 professionnels de l’énergie. Elle est à l’origine de la démarche négaWatt, qui se décline en 3 temps :
- la sobriété énergétique, qui consiste à supprimer les gaspillages et les besoins superflus,
- l’efficacité énergétique, qui permet de réduire les consommations d’énergie pour un besoin donné,
- les énergies renouvelables, qui répondent à nos besoins énergétiques avec un faible impact sur notre environnement et une gestion décentralisée.
L’association a développé sur cette base le scénario négaWatt, solide alternative aux scénarios de croissance continue de la consommation. Elle a également apporté son expertise lors de nombreux travaux touchant l’avenir énergétique.
L’Institut négaWatt, filiale de l'Association créé en 2009, a de son côté développé un programme de formations dans l’esprit de l’approche négaWatt, à destination des professionnels concernés par l’énergie. L’Institut est également un organisme d’études et de recherches sur toutes les problématiques “négaWatt”.
L’association et l’Institut ont pour objectif l’amélioration et la mise en œuvre du scénario négaWatt.