11 associations appellent à la création partout en France de collectifs de soutien à Notre-Dame-des-Landes

 



 

Jeudi 25 octobre, 11 associations parmi lesquelles Greenpeace France, Attac France, Agir pour l’Environnement, Réseau Action Climat France, Les Amis de la Terre, Confédération paysanne ont tenu une conférence de presse pour dénoncer « la brutalité employée par la force publique en vue d’expulser, à la veille de la trêve hivernale, les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes« .

Les associations dans une lettre ouverte a Jean-Marc Ayrault ont « tenu à exprimer leur solidarité et à apporter leur notre soutien à celles et ceux qui luttent pour un monde vivable« . Elles « appellent  l’ensemble des citoyennes et citoyens à participer à des mobilisations locales et ainsi répondre démocratiquement à une violence qui, pour être institutionnelle, n’en est pas moins illégitime« .

Cette conférence de presse survient  après l’annonce de la création d’un collectif Ile-de-France de soutient à Notre-Dame-des-Landes. Face à la brutalité de l’Etat aux ordres d’une multinationale sans foi ni loi, Vinci, choisi pour ériger ce Grand projet inutile, l’extension à la France entière de collectifs Notre-Dame-des-Landes est la seule réponse à l’intransigeance de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

Lettre ouverte à l’attention de Monsieur le Premier ministre
Aéroport de Notre-Dame des Landes : Pourquoi cet entêtement ?

Greenpeace France, Attac France, Agir pour l’Environnement, Réseau Action Climat France, Les Amis de la Terre, Confédération paysanne, Générations Futures, Solidaires, Paysages de France, Droit au Logement, Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports
 
Monsieur le Premier ministre,

Depuis plus d’une semaine, les forces de l’ordre tentent de déloger les opposants au projet de nouvel aéroport de Notre-Dame des Landes situé à quelques encablures de Nantes.

Malgré un dispositif policier impressionnant et une violence disproportionnée, la résistance s’organise. Ce projet, loin de faire l’unanimité, incarne avec limpidité les dérives d’un pouvoir obnubilé par le faste de grands projets dont l’utilité est clairement remise en question.

Ce projet, né à la fin des années 1960, est un cas d’école, à plus d’un titre. A l’heure où le gouvernement porte au pinacle sa fameuse méthode de concertation, comment expliquer ce déploiement de force ? Quelques semaines avant le débat sur la transition énergétique, alors que le ministère des Transports vient de créer une commission dont la vocation est de réétudier les projets d’infrastructures, il est peu de dire que la brutalité avec laquelle vous cherchez à imposer ce projet d’aéroport sème le trouble. C’est un signal extrêmement négatif à la veille d’un débat sur la transition énergétique prétendu ouvert, démocratique et transparent.

Paradoxalement, l’une des premières décisions faisant suite à la conférence environnementale consiste à mobiliser plusieurs centaines de gendarmes afin de venir en aide à la multinationale Vinci pour qu’ils puissent débuter l’expulsion, à la veille de la trêve hivernale des habitants et la destruction de 2000 hectares de zone humide et terres agricoles sur laquelle vivent des paysans.

Il est grand temps de mettre un terme à cette écologie de façade qui passe sous silence, localement, la prorogation d’un modèle destructeur.

Alors que le dérèglement climatique est désormais incontestable, que le prix des carburants ne cesse d’augmenter, que la destruction des écosystèmes s’accélère, que l’artificialisation des terres agricoles se poursuit, est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à saccager notre environnement ?

La détermination dont vous faites preuve pour imposer ce projet inutile est incompréhensible. La transition énergétique que nous appelons de nos vœux et que vous prétendez viser requiert de la détermination, de la constance et de la ténacité. En soutenant coûte que coûte ce projet d’aéroport, vous affichez votre incohérence. Après cinq années durant lesquels l’inconstance politique a été érigée en modèle, nous ne nous satisferons pas d’un double discours.

Nous vous demandons de mettre un terme immédiat aux expulsions des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes et aux destructions des habitations. Nous nous opposons à ce projet d’aéroport inutile, coûteux et clairement contradictoire avec les objectifs de la France en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

Comptant sur votre écoute, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier ministre, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

 Didier Aubé, Secrétaire national de Solidaires
Jean-Baptiste Ayrault, Président de Droit au Logement
Philippe Collin, Porte-parole de la Confédération paysanne
Philippe Colomb, Président d’Agir pour l’Environnement
Pierre-Jean Delahousse, Président de Paysages de France
Jean-François Julliard, Directeur de Greenpeace France
Martine Laplante, Présidente des Amis de la Terre
Pierre Perbos, Président du Réseau Action Climat France
Jean Sivardière, Président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports
Aurélie Trouvé et Thomas Coutrot, Co-présidents d’Attac France
François Veillerette, Porte-parole de Générations futures

Tag(s) : #environnement
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