Ces « écrits de prison (2002-2009) » du dirigeant palestinien -enlevé à Ramallah en avril 2002 et condamné à la prison à perpétuité par les tribunaux israéliens- sont un ouvrage d’une importance capitale pour tous ceux qui s’intéressent au conflit israélo-palestinien. 

Il s’agit de textes-plaidoiries de septembre 2003 devant le tribunal, entretiens avec des journalistes arabes, israéliens, occidentaux, ou encore « messages » et « appels » adressés le plus souvent à ses « sœurs et frères » , notamment à l’occasion du 6e congrès du Fatah en août 2009, mais aussi à l’organisation pacifiste israélienne Shalom Arshav (La paix maintenant)- qui permettent de revoir les huit dernières années d’occupation israélienne et de conflits inter-palestiniens à travers les yeux d’un militant à la fois lucide et combattif. Un homme que de longs mois de torture, d’isolement, des années d’enfermement dans ce qu’il décrit comme sa « minuscule et sombre cellule» ainsi qu’une succession d’échecs affligeants de la cause qu’il défend n’ont pas réussi à décourager
Le titre même du livre « La Promesse » donne une idée de la foi constante de son auteur en la justesse et l’issue positive des luttes de son peuple. L’ouvrage s’achève d’ailleurs sur ces phrases d’espoir : « …. L’occupation finira dans les poubelles de l’histoire comme l’ont été le racisme et les régimes fascistes et nazis. Notre peuple vaincra, car il est porteur de la cause la plus noble, la plus honorable et la plus juste que l’humanité ait connue dans l’histoire contemporaine… ». 
Fidèle à une ligne politique, celle de l’OLP et du Fatah, parti dont il reste l’un des responsables, qui appelle à joindre la résistance armée à la négociation avec Israël, il cherche par ses contacts à l’intérieur de la prison à préserver les liens entre les différents courants de l’OLP ainsi qu’avec le Hamas. Le coup d’Etat de ce dernier à Gaza est pour lui un crève-cœur –« il menace, écrit-il, l’option démocratique, option qui a conduit le Hamas au pouvoir », mais il ne renonce pas à chercher l’unité. Son «Document des prisonniers », programme politique dont il a eu l’initiative (et que l’on trouve dans son ouvrage) n’a-t-il pas été cosigné à la fois par des représentants du Hamas, du Jihad islamique et du FPLP… ? 
Sa fidélité au Fatah ne l’empêche pas de déplorer les énormes lacunes de ce parti, d’évoquer la corruption de certains de ses responsables, leur immobilisme, leur incapacité à communiquer tout autant qu’à mettre sur pied des institutions démocratiques. Il insiste surtout sur son manque de renouvellement, le fait en particulier qu’il soit resté vingt ans sans réunir son congrès. 

C’est l’épouse du prisonnier, l’avocate Fadwa Barghouti qui préface ce livre en évoquant les liens du mouvement de libération palestinien avec les Français. L’estime que l’auteur porte à sa femme est d’ailleurs omniprésente dans ces écrits, comme est présente la volonté réitérée de Marwan de promouvoir l’autonomie et la participation des Palestiniennes à la vie politique. Cela fait partie d’une vision essentiellement laïque et démocratique du futur Etat Palestinien que le militant appelle de ses vœux.


Présentation de « La promesse » de Marwan Barghouti
par Guillemette DeVéricourt, journaliste, auteure
Source : Justice et paix en Palestine

Pour en savoir plus, c'est là :

http://cjpp5.over-blog.com/


Tag(s) : #Monde arabe - Israël
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