Les chômeurs font désordre !
Les virer c’est les ordres !
Jeudi 4 avril à 11 H, soixante-dix chômeurs de l’Apeis, du MNCP, de A.C !, des mal-logés du DAL, des syndicalistes du SNU et de solidaires Pôle emploi, investissent l’agence de la rue Pelé dans
le 11e arrondissement à Paris.
Ils ont deux revendications : obtenir un rendez-vous avec Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, chef du gouvernement,
et l’engagement de la tenue d’une table ronde pour mettre en place un fonds d’urgence sociale.
Pas démesurées comme revendications quand on sait que la première préoccupation annoncée de ce gouvernement et de la majorité des Français est le chômage.
Quand on sait aussi qu’un chômeur sur deux, seulement, est indemnisé et que la pauvreté augmente dramatiquement, et que les mailles du filet de la protection sociale sont de plus en plus larges
et ne répondent plus aux urgences et aux angoisses.
Pôle emploi décide d’un droit de retrait et les chômeurs ne sont plus reçus, alors que nous n’empêchons pas le bon « fonctionnement » de l’accueil.
Les syndicalistes du SNU et de Solidaires retroussent leurs manches et reçoivent, orientent, conseillent les chômeurs.
On s’organise, on prend la parole, on explique, on discute, on rigole, on chante, on casse la croûte.
Vers 14 H, on reçoit un SMS du conseiller avec lequel nous étions en contact, il nous dit « le dossier m’échappe ». Nous comprenons que quelqu’un va reprendre la main, très vite nous apprenons
que c’est Manuel Valls.
A 15 H, plusieurs dizaines de policiers se mettent en place, puis ils nous poussent fortement vers la sortie, nous on fait de la résistance passive, ça pousse un peu plus fort, à l’extérieur,
après deux prises de parole, ils nous font dégager de la rue, s’il vous plaît, pas d’autorisation de rassemblement…
Puis ils remettent ça au bout de la rue, nous encerclent et nous « guident » jusqu'à l’entrée du métro, dans le métro même, « c’est les ordres ».
Etrange réponse quand on sait que la fraude fiscale en France représente 600 milliards d’euros, que les cotisations patronales non acquittées représentent elles 74 milliards, que pendant la «
crise », tout du moins leur crise, celle de l’économisme, des banques et de la finance, en France 500 familles se sont partagées 271 milliards d’euros, que les entreprises qui composent le CAC 40
on réalisées 87 milliards de bénéfices, dont 37 milliards en dividendes aux actionnaires.
Nous ne lâcherons pas l’affaire, nos vies c’est maintenant que nous les vivons.
Si le changement c’est maintenant,
L’urgence c’est tout de suite !
Villejuif le 04 avril 2013-04-04
Philippe Villechalane,
Porte parole de l’Apeis
SOURCE / FB APEIS