DU 15 MARS AU 21 AOÛT 2011
Dans la continuité de plusieurs expositions visant à éclairer le parcours de figures emblématiques de la scène musicale du xxe siècle, en France et à l’étranger : « We want Miles » (autour de Miles Davis, en octobre 2009), « Gainsbourg 2008 » (2008), « John Lennon, unfinished music » (2005), « Pink Floyd Interstellar » (2004), « Jimi Hendrix Backstage » (2003), la Cité a souhaité rendre hommage à un monument de la culture musicale française : en 2011, Georges Brassens, mort il y a tout juste trente ans, aurait eu 90 ans.
Qui ne connaît pas Brassens ? Tout le monde a chantonné un jour l’une de ses chansons : Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. L’homme est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois consensuelle du père tranquille que l’on chante en famille au coin du feu ou celle de l’ami qui nous rassure.
Il est temps de redécouvrir que derrière la figure fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, et aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet ; un libertaire qui choisira une voie individuelle plutôt que les combats collectifs, sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre, à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice et de la police ; une force tranquille, inébranlable dans le tourbillon du succès, qui n’a jamais suivi que sa petite musique intérieure.
Mais comment exposer Brassens ? Comment évoquer une personnalité si populaire mais si volontairement peu spectaculaire ? La Cité de la musique a voulu,
au-delà des images stéréotypées, le faire découvrir sous un angle inédit et parfois surprenant.
Elle a demandé au dessinateur et auteur Joann Sfar – le père du Chat du Rabbin mais aussi réalisateur d’un premier long-métrage consacré à
Serge Gainsbourg –, ainsi qu’a la journaliste Clémentine Deroudille, de transmettre leur passion pour Brassens. Les commissaires proposent un parcours à la fois ludique et
didactique, incitant à la déambulation au milieu d’une forêt d’arbres, où le public découvrira de nombreux documents inédits, manuscrits et carnets exceptionnellement confiés par la famille et
les proches du chanteur, mais également sons d’archives, images télévisuelles, photographies, guitares…
La scénographie de cette première rétrospective consacrée à l’artiste a été confiée à des artistes-décorateurs de cinéma. Christian Marti, Antoine Fontaine et Gladys Garot ont imaginé un écrin fait de matériaux bruts et de tulles tendus, créant plusieurs atmosphères dans lesquelles les visiteurs découvriront un Brassens immortalisé par les photographes Robert Doisneau, Jean-Pierre Leloir et Pierre Cordier. Les dessins de Joann Sfar, répartis tout au long du parcours, sont à l’image de son univers : sagace, drôle, déroutant. Mis en scène par le graphiste Philippe Ravon, ils dialoguent avec les œuvres ; illustratifs, monumentaux, ils éclairent à leur façon la vie de Brassens et racontent des histoires – celles qui ont émaillé la vie du chanteur comme celles que le dessinateur a imaginées pour le public.
Le parcours musical de l’exposition offre au public le Brassens qu’il aime et d’autres pépites inédites. Il permet d’entendre des archives sonores méconnues réunies par Clémentine Deroudille, et un univers musical confié au musicien Olivier Daviaud, rassemblant de nombreuses chansons de l’artiste, mais aussi plusieurs textes inédits.
L’exposition recèle aussi de multiples surprises pour que parents et enfants puissent partager l’exposition. Dans « Brassens ou la liberté », les enfants sont libres de faire ce qu’il n’ont pas le droit de faire habituellement : voler des bijoux, tirer les poils du chat, parler de travers, se prendre pour Brassens, toucher des guitares… Des mini-concerts seront régulièrement proposés au sein des espaces et des ateliers pour chanter Brassens seront organisés.
En partenariat avec l'INA.
Les commissaires
Joann Sfar
Dessinateur, scénariste et réalisateur, Joann Sfar a suivi parallèlement des études de philosophie et les cours des Beaux-Arts de Paris. En 1994, l’Association
Delcourt et Dargaud publient ses premiers albums. Il participe depuis au renouveau de la bande dessinée française. Seul ou accompagné, Joann Sfar a signé plus de 150 albums, quelques romans, des
films d’animation et le long métrage Gainsbourg, une vie héroïque.
Clémentine Deroudille
Après une formation d’historienne de l’art, Clémentine Deroudille est entrée à RFI en 2002 où elle a collaboré notamment au magazine quotidien « Le Monde
Change ». Elle a produit l’émission musicale « 100% français » destinée à faire connaître la chanson française à travers le monde. Très attachée à la mise en valeur des archives sonores,
Clémentine Deroudille a réalisé le parcours sonore de l’exposition « Robert Doisneau, Paris en liberté » présentée à l’Hôtel de Ville de Paris en 2007, ainsi que le coffret sonore Robert
Doisneau, le braconnier de l’éphémère (Radio France/INA). Actuellement directrice de la collection « La voix au Chapitre » aux éditions Textuel/INA/France Culture, qui donne à entendre une
sélection de grands moments radiophoniques dédiés à des figures majeures des sciences humaines et sociales. Elle est aussi l’auteur du livre/disque Jacques Higelin en cavale
(Textuel).
En partenariat avec l'INA
Concerts
Forum Brassens ou la liberté
Collège : dix séances sur Brassens
Dans le cadre de l'exposition Brassens ou la liberté, la Cité de la musique propose un cycle de concerts.
En savoir + : Du 16 mars au 15 juin
Une version légère de l’exposition sous forme de panneaux et de modules multimedia, en version française et anglaise (sur demande pour autre langue) sera disponible
à partir de mars 2011.
En savoir +
Contact : Clara Wagner,
Directrice-adjointe de la communication, chargée des relations internationales, cwagner@cite-musique.fr
Du mardi au samedi de 12h à 18h
Nocturne le vendredi jusqu’à 22h (sauf juillet et août)
Le dimanche de 10h à 18h
Source : CITE DE LA MUSIQUE