Depuis samedi dernier, il
existe à Paris une place, petite certes, et un square LEO FERRE, c'est tardif (Il nous a quitté en 1993) mais cela existe grâce à quelques parisiens qui se sont battus depuis trrois ans pour que
cela soit avec en particulier Pascal Boniface.
C'est sous la pluie et devant 200 personnes qu'elle fut inaugurée samedi par le maire socialiste de Paris qui assuma l'héritage libertaire du poète (Aurait-il
quitté le PS ?) et revendiqua même l'héritage de Mai 68 ! Agnès Jaoui est venue aussi lire un texte.
Tant mieux que cette place existe, mais c'est tout de même un peu triste cette tentative de récupération. Faut-il rappeler que Léo avait refusé de chanter pour
Mitterrand en 1981 et n'accepta pas son titre de "Commandeur des Arts et Lettres" en 1985. De plus il appela à l'abstention à l'élection présidentielle de 1988 !
Au-delà du chanteur-auteur-compositeur, Léo était un poète qui propageait l'ordre de l'anarchie contre le désordre de la servitude (Il aurait sans doute aimé le
film : De la servitude moderne). Il avait découvert l'anarchie auprès d'exilés espagnols en 1947.
Son dernier disque date déjà de 1991 : "Une saison en enfer de Rimbaud"
Voici quelques uns de ses mots :
"L'anarchie est la formulation politique du désespoir. [...] Une morale de l'anarchie ne peut se concevoir que dans le refus. C'est en refusant que nous
créons. [...] L'anarchie, cela vient du dedans. Il n'y a pas de modèle d'anarchie, aucune définition non plus. Définir, c'est s'avouer vaincu d'avance. Définir, c'est arrêter le train qui roule
dans la nuit quand il s'écartèle à l'aiguillage. Autant dire qu'on est pressé d'en finir avec l'intelligence de l'événement."