
C'est sous la pluie et devant 200 personnes qu'elle fut inaugurée samedi par le maire socialiste de Paris qui assuma l'héritage libertaire du poète (Aurait-il
quitté le PS ?) et revendiqua même l'héritage de Mai 68 ! Agnès Jaoui est venue aussi lire un texte.
Tant mieux que cette place existe, mais c'est tout de même un peu triste cette tentative de récupération. Faut-il rappeler que Léo avait refusé de chanter pour
Mitterrand en 1981 et n'accepta pas son titre de "Commandeur des Arts et Lettres" en 1985. De plus il appela à l'abstention à l'élection présidentielle de 1988 !
Au-delà du chanteur-auteur-compositeur, Léo était un poète qui propageait l'ordre de l'anarchie contre le désordre de la servitude (Il aurait sans doute aimé le
film : De la servitude moderne). Il avait découvert l'anarchie auprès d'exilés espagnols en 1947.
Son dernier disque date déjà de 1991 : "Une saison en enfer de Rimbaud"
Voici quelques uns de ses mots :
"L'anarchie est la formulation politique du désespoir. [...] Une morale de l'anarchie ne peut se concevoir que dans le refus. C'est en refusant que nous
créons. [...] L'anarchie, cela vient du dedans. Il n'y a pas de modèle d'anarchie, aucune définition non plus. Définir, c'est s'avouer vaincu d'avance. Définir, c'est arrêter le train qui roule
dans la nuit quand il s'écartèle à l'aiguillage. Autant dire qu'on est pressé d'en finir avec l'intelligence de l'événement."