Il est des faits élémentaires que nous, anti-nucléaires irréductibles, devons au respect de ceux qui nous lisent. Sortir du nucléaire,
on ne le pourra pas. Les déchets ultimes sont là pour des millénaires, les nucléaristes nous ont bel et bien pris en otages. Le « mix énergétique » que d’aucuns réclament à cor et à cri,
nous l’avons déjà. Et la part des énergies dites « renouvelables » ou « alternatives » peut croître sans cesse, sans dommage pour la pérennité de l’industrie nucléaire.
Non, le nucléaire public – soviétique par exemple – n’est pas plus sûr à Tchernobyl ou au Blayais, que le nucléaire privé à Fukushima ou à Three Miles Island. Mais il est tout aussi
technocratique et absolutiste.
Le débat « citoyen et démocratique » - en fait parlementaire ou référendaire dans l’esprit de ceux qui le réclament -, nous l’avons depuis 1975, date du Plan Messmer pour la nucléarisation de la
France, à travers des milliers de réunions, d’articles, de livres, de films, de manifestations. La conclusion – provisoire ? - de ce débat est que le plus grand nombre, même après Tchernobyl,
préfère le nucléaire et la consommation à la fin du gaspillage. Pourtant, comme à chaque catastrophe, les cobayes du laboratoire planétaire s’émeuvent. Les médias nous saturent de plans
B, de solutions et d’énergies alternatives : géothermie, biomasse, éolien, hydrogène, etc. Mais le véritable Graal de cette recherche d’un combustible inépuisable et à vil prix reste
l’énergie solaire qui, sauf imprévu, nous alimente pour encore 4,5 milliards d’années. On conçoit qu’une telle perspective épanouisse autant les écotechs verts que les financiers et les
industriels, unis dans un Green Deal mutuellement bénéfique.
À Grenoble, malgré tous leurs efforts pour l’ignorer, les tenanciers de la bonne conscience écologiste, citoyenne et alternative ont été contraints de s’aviser de la présence du Commissariat à
l’énergie atomique dans leur ville. Cette prise de conscience arrive malheureusement au moment où, après avoir fermé ses trois réacteurs nucléaires, Mélusine, Siloë et Siloette, le CEA de
Grenoble se convertit à l’énergie solaire.
Chez les peuples de l’Amérique précolombienne, les prêtres offraient à la population la garantie que le Soleil se lèverait chaque jour, grâce à leur maîtrise des techniques rituelles -
cérémonies, sacrifices humains. Les ingénieurs et technocrates, après nous avoir garanti la fourniture d’électricité nucléaire dûe à leur expertise, nous conduisent à un retour au culte du
Soleil, dont ils seront, à nouveau, les grands prêtres. Quant aux sacrifices humains, après les liquidateurs et victimes de Tchernobyl et de Fukushima, les intérimaires du parc français, les
riverains des essais du Pacifique et les malades contaminés, viendront les expropriés des « terres rares » et des terres agricoles réquisitionnées pour les centrales solaires et les victimes des
ravages environnementaux de cette nouvelle industrie. La population, elle, devra toujours son énergie à une techno-caste spécialisée et toute-puissante.
C’est ce que l’on découvre à la lecture du "Soleil en face, ou pourquoi il faut fermer le CEA" :
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