Le ministre de l'intérieur avait fait le déplacement à
Poitiers lundi afin de rassurer les commerçants, d'ailleurs tous assurés, et surtout pour faire une pression inadmissible sur la justice qui allait juger huit des interpellés de samedi dernier,
lors des violences de rue.
Ses gesticulations à caractère médiatiques sur d'éventuelles dissolutions sont en réalité assez vaines, les dissolutions ne résolvant jamais rien, juste de
l'enfumage, spécialité gouvernementale très tendance depuis quelques mois.
Lundi soir, cinq des interpellés s'en tirent avec le sursis (2 à 5 mois) après une audience de huit heures. Trois sont condamnés à de la prison ferme.
Patrick, 51 ans, handicapé partiel, 8 mois dont 4 fermes
Samuel, 18 ans, étudiant, 6 mois dont 1 ferme
Jean, 18 ans, étudiant, 6 mois dont 1 ferme pour dégradations volontaires, dégradations de biens publics, coups et blessures sur agent de la force publique dans
l'exercice de leur fonction.
Décisions accueillies par des protestations dans la salle d'audience, et à l'extérieur du Palais de "justice" de Poitiers. Les condamnés ont dix jours pour un
éventuel appel.
"On a donné de la pâture au peuple. Je n'ai jamais vu ce type de condamnation pour un délinquant primaire, au casier vierge et qui jeté une pile ne blessant
personne", a déclaré de son côté Me Philippe Brottier, défenseur de Patrick, condamné à quatre mois fermes.
"Lorsque vous avez un ministre d'Etat qui se déplace le jour de l'audience alors qu'il sait pertinemment que les personnes réellement responsables ne sont pas là, c'est automatiquement
une pression sur le parquet", a-t-il souligné.