
Néanmoins le défilé violent de 200 personnes masquées cassant tout sur leur passage pose problème. Certes le Collectif anti-carcéral (voir son communiqué
ci-dessous) semble avoir été débordé, le rassemblement se voulait festif, mais peut-être que pour certains, festif, c'est justement casser quelques vitrines et des abris bus. Question de QI sans
doute. Durant toute la journée de dimanche les blogs de la mouvance anarchiste et libertaire, mouvance montrée du doigt, bruissaient des commentaires en tous genres. Généralement
négatifs.
Alors quelques réflexions s'imposent. La première violence est celle de notre société, enfin de leur société surtout, celle qui s'illustre chaque jour à
coups de Taser et de Flashballs dans les manifs, celle qui est pratiquée dans les prisons ou celle qui s'exerça contre ceux de Tarnac...La violence c'est aussi la condamnation des Conti récemment
ou de nombreux militants syndicaux, c'est la criminalisation des luttes, l'interdiction de manifester sur le parcours prévu à Colmar contre le nucléaire le week end dernier. La liste est longue,
de Calais à Strasbourg.
Alors, sauf si on est le maire de Poitiers, on peut comprendre que des gens soient violents car le capitalisme pousse vers cela. Mais ce que l'on peut très
difficilement comprendre c'est le sens de la casse d'abris bus ou de cabines téléphoniques samedi dernier, outils qui, dès lundi matin à Poitiers, auraient été utiles aux salariés, aux chômeurs,
etc...Je ne parle même pas de biens publics, car c'est sans doute une norme ignorée par certains.
Si dévaster une vingtaine de vitrines et péter quelques abris bus c'est s'attaquer au capitalisme, alors celui-ci à de beaux jours devant lui. Quand il y a
une semaine à Istanbul, les manifestants attaquaient des banques aux cris de FMI va-t-en, pendant le sommet international, c'était discutable mais compréhensible par chacun, car cela avait un
sens politique, de même contre l'OTAN à Strasbourg. A Poitiers, il était où le sens ?
Certains manifestants se sont sans doute faits plaisir, avec une posture de guérillero urbain à deux balles. C'est plutôt minable, et surtout
vain.
Ou alors le sens était de faire peur aux habitants de la ville, là c'est plutôt réussi, mais après, cela donne quoi
?
Quel était l'objectif, occuper une préfecture, une entreprise en lutte, réquisitionner un immeuble vide ? Sans doute trop difficile, casser une poignée de
vitrines, c'est vrai c'est plus facile, planqué derrière un masque, et ensuite partir en courant.
La lutte révolutionnaire de résistance n'a que faire de telles pratiques aussi vaines qu'ultra minoritaires. Ce qui ne peut empêcher de dénoncer les
pratiques policières qui s'en suivirent (voir le communiqué ci-dessous).
Espérons juste que la prochaine manif prévue à Rennes en soutien aux luttes du grand ouest, à l'appel de courageux anonymes planqués derrière leurs
blogs, ne ressemblera pas à celle de Poitiers car cela ferait plus penser à une manipulation de grande envergure qu'à une lutte subversive !
Prenons acte des déclarations du Collectif et bien entendu soyons solidaires des 17 en garde à vue, seul résultat de cette cavalcade impuissante ! Beau
résultat.
Libération de tous les interpellés !
__________________________________________________________________________
communiqué sur la manifestation du 10 octobre à poitiers
Nous , collectif contre la prison de vivonne, tenons à revenir sur les événements qui se sont déroulés lors de cette journée anti-carcérale du 10 octobre lancée à notre initiative. Avant toutes choses, il nous paraît important de rappeler à tous nos détracteurs que la manifestation n'était pas le centre de la journée. Nous invitons ainsi tout le monde à relire le programme de cette journée qui appelait outre la manifestation festive à des débats avec intervenants extérieurs sur des thèmes tels que le sécuritaire ou les luttes anticarcérales... ainsi qu'à des concerts le soir même. Par ailleurs les débats qui ont eu lieu avant la manifestation, contrairement au reste de la soirée qui a été annulé par les forces de l'ordre, montrera peut être par les apports qui en sortiront que la réflexion sur le sujet n'était pas exempt de la journée. Les déclarations de tous les “citoyens” et “journaleux” qui ont pris hâte de faire passer ce collectif comme un prétexte pour organiser une “émeute” et étant “une cellule d'ultra gauche” nous paraît donc d'une stupidité sans nom, d'un mensonge et d'une volonté politique des plus réactionnaires. Encore une fois nous assistons à l'utilisation d'outils médiatico-politique récurants ces derniers temps au même titre que les étiquettes “d'anarcho autonome” et “d'ultra gauche organisée”.
Bien que solidaire de tous les interpellés et n'ayant aucun interêt à juger en bien ou en mal les actes commis, nous pouvons toutefois dire que les pratiques utilisées ne correspondaient pas à nos attentes et qu'un bilan de la stratégie politique emmanera de ces evenements. Nous rappelons que, bien qu'ayant appelé à cette manifestation, nous ne sommes en aucun cas responsable des actes qui y ont été commis. Mais parler d'une violence à sens unique nous paraît inexact en vue de la gestion policière qui a suivi la manifestation : occupation policière massive de tout le centre ville (mise en place d'un quasi “couvre-feu”), arrestations arbitraires, opération policière au numéro 23 de la porte de Paris (local culturel), où devait se dérouler la suite de la journée, digne d'une ère ancienne ... Le numéro 23, qui n'avait aucun lien avec les événements de la manifestation a ainsi vu une perquisition des plus violentes. Les personnes présentes ont ainsi subit diverses violences (coups de tonfas), humiliations (face contre terre les mains sur la tête) et contrôle abusif des identités (photos et question...) pendant près de 4h! De plus les policiers présents ont volontairement dégradé le matériel sono loué ou prété pour l'occasion (estimation à plusieurs miliers d'euros)!!!
Ainsi il nous semble que le moment n'est pas à la dénonciation mais bel et bien à la solidarité avec les militants inculpés!
Libération des manifestants en garde à vue