Un délégué CGT du groupe Doux menacé de licenciement

SOCIAL - Connu pour son combat pour faire reconnaître le paiement des temps de pause par le groupe Doux, numéro un de la volaille en Europe, Raymond Gouiffes, 57 ans, délégué central CGT, est depuis décembre l’objet d’une procédure de licenciement engagé par la direction. Motif? “Le dépassement des heures de délégations syndicales”, explique le syndicaliste.


C’est vrai que depuis 2004, le dossier des temps de pause a été un travail presque à plein temps où il a fallu éplucher toutes les fiches de salaire, détaille Raymond Gouiffes. C’est un travail hors-norme qui a donné raison aux salariés. Jusqu’en 2009, il y avait une forme de consensus avec la direction sur le dépassement d’horaires de délégation et celà n’a jamais posé problème. Mais quand ils ont reçu un commandement de payer par huissier, la direction a vu rouge. Depuis, je subis une forme de harcèlement”.
En 2004, la direction avait dénoncé les accords de RTT et décidé l'arrêt du paiement des 30 minutes de temps de pause par jour accordées jusqu’alors à chaque salarié. Une longue bataille juridique avait suivi donnant raison aux salariés pour ce “droit individuel acquis”, aussi bien devant les prud’hommes que devant la cour d’appel de Rennes puis la cour de cassation.

Le conflit concerne quelque 1200 salariés dans l’ouest (Quimper, Vannes, Laval) pour des arriérés de salaires compris entre 5000 et 6000€. En avril 2010, le juge de l'exécution de Quimper avait ordonné au groupe Doux le paiement d'accomptes aux salariés et la CGT annoncait deux mois plus tard un accord pour le versement de 2.000 euros de provisions à 381 salariés finistériens.

Depuis cinq ans, un autre délégué central CGT du groupe dans le Morbihan, Dominique Rio, également très engagé sur le dossier des temps de pause, fait aussi l’objet d’une procédure de licenciement qui a été retoquée à quatre reprises par l’inspection puis le ministère du travail.

Raymond Gouiffes a fait l’objet pour sa part d’un entretien préalable en décembre. Lundi le comité d'entreprise, où la CFDT est majoritaire, a rendu un avis défavorable à la procédure de licenciement qui va être maintenant soumise à l’inspection du travail. Le groupe Doux, dont la direction a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer sur le cas du délégué CGT quimpérois, compte au total 13.000 salariés en France et à l’étranger dont 3.500 salariés dans le grand Ouest et 2.500 dans le Nord.

PHA

Source : Libération

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