Courriel Solidaires 35
La ville de Rennes copie le gouvernement
Depuis le passage de l’équipe « Hervé » à l’équipe « Delaveau », la régression sociale avance à pas de géant à Rennes.
Les faits : la municipalité a décidé de fermer la maison de quartier de Maurepas en lui retirant une subvention annuelle de 400 000 euros, laissant dans le doute 14 salariés, 350 adhérents et
surtout les jeunes d’un des quartiers populaires de la ville. Toujours en 2010 la mairie prévoit de fermer la bibliothèque municipale de Carrefour 18 ainsi que la Maison Bleue, bibliothèque de
quartier du quartier « Nord-Saint-Martin ». Dernière trouvaille en date, la fermeture de l’école primaire Kennedy, en anticipant sur les regroupements mis en place par l’inspection académique,
dans le cadre de la casse du service public menée par le gouvernement. Il s’agit d’une politique de sape des quartiers populaires et des dynamiques qui jusque là permettaient de ne pas laisser
ces quartiers totalement à l’abandon.
Les solutions alternatives de la mairie : chouchouter les riches d’une main et de l’autre surveiller et punir les jeunes et les classes populaires. Ainsi, la priorité de la mairie est la
transformation du Couvent des Jacobins en Palais des Congrès haut de gamme, compte tenu de la particularité des bâtiments. Coût de l’opération : au minimum 84 millions d’euros dont une partie
significative sera financée par la ville de Rennes. On ne peut s’empêcher d’établir un lien avec le futur standing de la place Sainte-Anne et la répression accrue à l’encontre des SDF en
centre-ville notamment par la mise en place de l’UTEQ (Unité Territoriale de Quartier) qui a pour but de « s’occuper des désordres provoqué par les marginaux ». L’équation de la mairie est simple
: pauvreté = danger. D’autant que de l’avis et de l’aveu de plusieurs élus, ce qui manquait à Rennes c’est la présence d’hôtels 3 ou 4 étoiles. Le nouveau palais des congrès devrait fournir une
clientèle potentielle à ce genre d’établissement. Autre obsession de la nouvelle équipe municipale, la mise en place renforcée de caméra de surveillance qui, au-delà du côté « Big Brother »,
brille par un coût exorbitant et une inefficacité éprouvée à réduire les agressions. Nous pouvons au moins reconnaître au « règne d’Edmond Hervé » de ne pas avoir cédé au délire sécuritaire ; à
présent le pas est franchi.
En tant qu’Union Syndicale inter-professionnelle présente sur la ville, Solidaires ne peut rester insensible aux dérives sécuritaires et antisociales de la municipalité. En tant que travailleurs
nous soutiendrons par tous les moyens possibles la lutte des salariés victimes de la politique de la ville. En tant qu’habitants actifs dans la cité, nous devons empêcher la casse des services de
proximité, encore plus dans les quartiers populaires. Par ailleurs, nous ne pouvons accepter la dérive sécuritaire à l’œuvre dans notre ville. Nous n’accepterons pas cette politique de classe qui
consiste à protéger les riches et à criminaliser les plus précaires.
Nous appelons à une résistance globale et unitaire de toutes les personnes qui subissent cette politique. Des résistances s’organisent ici et là. Elles ne doivent pas rester isolées. Seule
l’unité permettra d’imposer d’autres choix. L’Union Syndicale Solidaires est prête à soutenir toute initiative visant à faire échec à toutes ces régressions et contre-réformes.
Solidaires 35, 7bis rue d’Armagnac, 35000 Rennes
solidaires35@free.fr