Appel à des promesses de dons pour une Maison de la Grève pérenne

lundi 11 avril 2011, par rennes info

 


Si la Maison de la Grève a été ouverte ça a été, bien sûr, pour donner un lieu à l’AGI (Assemblée Générale Interprofessionnelle) qui lors du mouvement contre la réforme des retraites était le point d’où s’organisait une grande partie des blocages. L’AGI a permis à des salariés de différents secteurs, des étudiants et lycéens, des chômeurs, des syndicalistes, de se réunir autour d’une même volonté de construire à la base le rapport de force. Il s’agissait alors d’encourager la reconduction des grèves et la détermination des grévistes à paralyser l’économie.

Se doter d’un lieu s’est vite imposé comme une nécessité pour permettre à tous de participer à la constitution d’un réseau de socialité dense équipé de moyens matériels mis en commun, où puissent se coordonner les initiatives de résistance, les formes de solidarité et les désirs de rupture avec l’assignation de chacun à sa « raison sociale ». La maison de la grève a ainsi été une expérience de coopération et d’horizontalité, en contraste avec la segmentation et la délégation de pouvoir qui prévalent habituellement dans la société et auxquelles n’échappent pas toujours les mondes militants. L’idée n’a jamais été d’y construire un refuge, mais au contraire de s’y trouver pour donner corps aux complicités tissées sur les piquets ; les densifier et les multiplier.

Pour faire vivre cette vérité : quel que soit le lieu d’où l’on vient, le métier que l’on exerce ou non, le syndicat ou le groupe d’amis auquel on appartient, le désir de lutter ensemble nous rassemble et convertit en force cette multiplicité de points de départ.

Cette automne nous avons commencé à imaginer pratiquement une nouvelle forme de grève. Une grève qui apprend où et comment bloquer l’économie locale et ses flux, mais aussi une grève qui sait se réapproprier des lieux, cuisiner gratuitement pour cent personnes grâce aux légumes des paysans amis, se doter d’un atelier mécanique vélo, sérigraphie, informatique, mettre en place des permanences pour l’auto-défense juridique, des caisses de solidarité, soutenir les luttes locales, organiser des discussions plus pointues qu’un séminaire à la fac, des fêtes dionysiaques... Une grève qui n’est plus suspendue aux directives des bureaucraties syndicales ou à la temporalité courte et ritualisée des mouvement sociaux, mais qui défaisant peu à peu la mobilisation totale (à travers le travail perpétuel que chacun doit fournir pour « rester dans la course ») que nous impose le capitalisme pour perpétuer son règne désastreux, élargit notre autonomie et laisse pressentir d’autres mondes possibles. Une grève qui prend en compte toutes les dimensions de l’existence et pas seulement celle du travail.

L’offensive policière qui a frappé la Maison de la Grève visait à détruire l’expérience de lutte qui se construit à Rennes et à trancher les liens qui se nouent avant qu’ils ne deviennent indéfectibles. Même si l’opération, menée par la Mairie, a réussi à expulser la Maison de la Grève des anciens bâtiments de la CFDT, elle n’a pas eu tout à fait l’effet escompté. La Maison de la Grève ne se réduisait pas à un lieu et non seulement la solidarité qui s’est exprimée suite à l’expulsion était au-delà de tout espoir, mais nombre de ses activités se redéploient : redistribution et repas tous les vendredis, ateliers informatique, présence à la fac, discussions collectives, processus de création de nouvelles sections syndicales de lutte, auto-défense des chômeurs, des précaires face aux institutions chargées de les contrôler...

Aujourd’hui, la location d’un lieu pour une future Maison de la Grève s’est imposée à la plupart de ceux qui tiennent à prolonger cette expérience comme une nécessité. Un tel lieu permettrait d’expérimenter et d’éprouver dans la durée tout ce qui se faisait à la Maison de la Grève, et plus. C’est un des paradoxes de l’époque qu’il faille de l’argent pour se doter de moyens de s’affranchir de l’argent. Ce qui est imaginé, pour le moment, c’est que le financement de cette location se fasse par une multiplicité de dons mensuels pouvant aller de très petites sommes (inférieures à 10 euros), à des sommes plus importantes en fonction des envies et des possibilités de chacun. Et ce afin d’éviter qu’une seule ou quelques sources d’argent puissent prendre un pouvoir trop grand. Il est difficile pour le moment d’imaginer quel montant exact il faille réunir et également s’il y aurait besoin d’un apport particulièrement conséquent au début. Pour pouvoir envisager ce qu’il est réellement possible de louer nous demandons à tous ceux qui souhaitent soutenir la Maison de la Grève une promesse de don mensuel. Il va de soi que cette promesse n’engage que votre parole, mais elle est pour autant très importante dans la mesure où elle déterminera les recherches à venir.

Et bien sûr, si par un heureux hasard, quelqu’un aurait des informations sur un lieu à louer, à prêter ou à donner qui pourrait accueillir la Maison de la Grève toutes les informations sont plus que bienvenues.

FAIRE UNE PROMESSE DE DON (étape 1/2)

http://maisondelagreve.boum.org/nou...

 

Source : RENNES INFO

 
Tag(s) : #actualités
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