Voici le témoignage ahurissant de Hélène du RESF de Paris nord ouest qui
A 6H10, 4 hommes et une femme ont frappé à ma porte, ont dit que c'était la
police. j'ai ouvert. ils portaient des gilets par balle. je ne me souviens
plus si ils m'ont montré un papier dès leur arrivée. Je sais que j'en ai
signé un après mais ne me rappelle plus quoi. ils m'ont parlé des "mes
engagements politiques de gauche". tout ce moment reste très flou,
j'étais surprise et je me demandais ce qu'il se passait.au bout d'un moment
ils m'ont dit cherché des bombes de peinture et m'ont parlé de destruction
de DAB distributeur automatique de billets. ils ont cherché de la
littérature subversive. ils ont pris en photos des livres (le dernier de
RESF, de la désobéissance civile...). ils ont fouillé partout. ils ont voulu
voir les photos de mon appareil photos, m'ont demandé si j'avais des photos
de manif. ils ont photographié des notes sur l'occupation des grévistes. ils
ont emmené deux ou trois papiers qu'ils m'ont rendu. ils ont embarqué mon
CV. ils ont voulu prendre mon ordi mais je leur ai expliqué que je n'avais
plus internet depuis deux ans. ils l'ont fouillé quand meme sans l'emporter.
ils m'ont demandé mon portable et mon chargeur, qu'ils ont emporté. je ne
les ai pas récupéré. ils m'ont dit que je pourrais le récupérer demain. dans
l'appartement ils m'ont parlé du centre de rétention de vincennes. ensuite
nous sommes descendus dans ma cave. ils y ont jeté un rapide coup d'oeil.
j'ai été emmené ensuite au 36 quai des orfèvre. j'y suis arrivée vers 8h. là
j'ai eu le droit aux photos antopométrique, prise d'empreinte et m'ont fait
me deshabiller, m'accroupir et tousser. j'ai des marques reconnaissables sur
le corps qu'ils ont prises en photos. je leur ai expliqué que c'était une
maladie génétique. ils ont fait des commentaires se demandant si ce n'était
pas contagieux.... ensuite, vers 11 h, j'ai été interrogé pour ce qu'ils
appellent l'interrogatoire d'identité (je plus trop sur du terme) par un
commandant de police. ils sont remonté de ma scolarité primaire à mon
diplome professionnelle, m'ont interrogé sur mes voyages et ensuite sur mes
opinions politiques. ils m'ont questionné sur mes activités militantes. je
suis remontée en cellule. j'ai été ensuite changée de cellule car
j'étouffais dans celle où j'étais (en gros 4 mètres carrés, pas d'aération
pas d'ouverture). j'ai demandé à voir un médecin que j'ai vu une heure après
environ. il m'a été demandé de faire un test ADN. avant j'avais dit que
j'avais le droit de refuser. il m'a été répondu que je pouvais être jugé
pour ça et que de le faire été le meilleur moyen de prouver mon innocence.
je l'ai donc fait. vers 16h30 j'ai été vu à nouveau "pour les besoins de
l'enquête". Mon téléphone portable a été évoqué à nouveau. il m'a été dit
qu'effectivement c'était pour cela que j'étais là. on m'a demandé si j'avais
participé à des actes de violences destruction de DAB, investir la
préfecture ou la caf, m'ont interrogé sur mes connexions internet, les sites
que je visite, mes moyens d'informations et si je connaissais des gens qui
avaient commis des actes de violence ( ai répondu pas à ma connaissance) ou
entendu parler
d'actes de violence. ils ont beaucoup insisté pour savoir ce que savais des
banques qui dénoncent les sans papiers, ce que j'en pensais et ce que je
pensais des actes violents. la fin de ma garde à vue a été prononcé à 19h35.
je suis sortie après 13h20 de garde à vue.
hélène
Source : ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers