Des applaudissements sur les marches du tribunal de Saint-Nazaire. Ils sont une vingtaine de personnes au total. Le
tribunal vient de les reconnaître comme «domiciliés au 14 place de la Rampe» rebaptisé «Radeau aux sorcières». Surtout, ils ne peuvent pas être expulsés avant le 15 mars prochain, date de la fin
de la trêve hivernale.
Le tribunal a ainsi débouté la Ville, propriétaire du bâtiment, qui voulait les faire quitter les lieux. «Ils n’ont jamais fait de démarches ni affiché une réelle volonté de se loger autrement, avec l’aide des services sociaux» plaide Me Boureau. L’avocat de la Ville dénonce également «un branchement sauvage d’électricité» ainsi qu’une «volonté de créer un lieu qui pourrait entrer en concurrence avec les offres culturelles de la Ville».
Mise en danger
Mais la justice ne l’a pas entendu comme cela. Tout juste a-t-elle retenu l’entrée dans le bâtiment par voie de faits pour une seule personne. Résultat : les autres profitent du bénéfice de la trêve hivernale. «Les mettre dehors les aurait mis en danger alors que la Ville vient de déclencher le plan grand froid» précise, satisfait, Erwan Lemoigne. L’avocat des squatters déplore également «la manière forte employée par les forces de l’ordre pour tenter de les déloger le 4 décembre dernier. La Mairie a voulu contourner la procédure légale.»
Ce jour-là, Gaël, 27 ans, venait d’arriver. Il a posé ses affaires dans le squat ce vendredi. Trois jours après les premiers squatters. Comme la plupart de ses co-occupants, il est «en rupture» avec sa famille. Il espère décrocher une «formation en agriculture» et vit avec le RSA. C’est lui qui s’est occupé de rétablir l’électricité. «Un agent d’EDF doit venir cette semaine pour ouvrir un compte à mon nom. Nous serons en règle.»
Projet culturel
Les occupants vont maintenant pouvoir développer leur projet de créer «un lieu qui redonnera une vie au quartier». Une vingtaine de personnes s’y attellent. Erwan Lemoigne les décrit comme «pacifistes. Ils sont étudiants, sans emploi ou en pleine démarche artistique et défendent un projet hors norme fondé sur un esprit collectif et solidaire. Laissez-les faire. Ils veulent en faire une habitation paisible en associant les voisins.»
À la fin de la trêve hivernale, la Mairie pourra de nouveau saisir la justice pour obtenir l’expulsion d’un lieu voué à la destruction. Le feuilleton judiciaire n’est pas terminé.
Nicolas Aufauvre, Presse-Océan le 15 décembre.
Le tribunal a ainsi débouté la Ville, propriétaire du bâtiment, qui voulait les faire quitter les lieux. «Ils n’ont jamais fait de démarches ni affiché une réelle volonté de se loger autrement, avec l’aide des services sociaux» plaide Me Boureau. L’avocat de la Ville dénonce également «un branchement sauvage d’électricité» ainsi qu’une «volonté de créer un lieu qui pourrait entrer en concurrence avec les offres culturelles de la Ville».
Mise en danger
Mais la justice ne l’a pas entendu comme cela. Tout juste a-t-elle retenu l’entrée dans le bâtiment par voie de faits pour une seule personne. Résultat : les autres profitent du bénéfice de la trêve hivernale. «Les mettre dehors les aurait mis en danger alors que la Ville vient de déclencher le plan grand froid» précise, satisfait, Erwan Lemoigne. L’avocat des squatters déplore également «la manière forte employée par les forces de l’ordre pour tenter de les déloger le 4 décembre dernier. La Mairie a voulu contourner la procédure légale.»
Ce jour-là, Gaël, 27 ans, venait d’arriver. Il a posé ses affaires dans le squat ce vendredi. Trois jours après les premiers squatters. Comme la plupart de ses co-occupants, il est «en rupture» avec sa famille. Il espère décrocher une «formation en agriculture» et vit avec le RSA. C’est lui qui s’est occupé de rétablir l’électricité. «Un agent d’EDF doit venir cette semaine pour ouvrir un compte à mon nom. Nous serons en règle.»
Projet culturel
Les occupants vont maintenant pouvoir développer leur projet de créer «un lieu qui redonnera une vie au quartier». Une vingtaine de personnes s’y attellent. Erwan Lemoigne les décrit comme «pacifistes. Ils sont étudiants, sans emploi ou en pleine démarche artistique et défendent un projet hors norme fondé sur un esprit collectif et solidaire. Laissez-les faire. Ils veulent en faire une habitation paisible en associant les voisins.»
À la fin de la trêve hivernale, la Mairie pourra de nouveau saisir la justice pour obtenir l’expulsion d’un lieu voué à la destruction. Le feuilleton judiciaire n’est pas terminé.
Nicolas Aufauvre, Presse-Océan le 15 décembre.