9 juin 2011
1) Interdiction du broyage des pailles.
Ce doit être une règle nationale prise par arrêté du Premier Ministre.
Le broyage ne devra être que dérogatoire après que les producteurs aient offert leurs pailles sur un site unique (celui de l’APCA par exemple). Si après que l’offre
ait été faite, elle n’a pas trouvée preneurs dans les dix jours, les producteurs pourront alors broyer
Il doit également être pris une interdiction de brûlage des pailles dans les chaudières industrielles, le bois peut être une alternative.
Il y a environ 25 à 35 millions de tonnes de blé à récolter, soit une estimation de 12 à 18 millions de tonnes de paille sur un rendement de 2/1.
Aujourd’hui, 1 million de tonnes de paille ont été contractualisées alors que, selon l’Institut de l’élevage, les besoins seraient de 15 millions de tonnes : toutes
les pailles doivent donc être offertes.
2) Mise à disposition du blé éthanol
Tous les blés destinés à la production d’agrocarburants doivent être utilisés pour l’alimentation animale et ne doivent donc pas être transformés en
éthanol.
Ces grains doivent être cédés aux éleveurs au prix auquel ils ont été contractualisés dans les contrats blé/maïs éthanol (115€/tonne).
La paille et le grain à prix garanti permet de fournir aux éleveurs des fourrages et aliments grossiers indispensables. Cela permettra de maintenir les ruminants
sur pied et ne pas poser la question de stockage et du dégagement des marchés de la viande qui risque d’encombrer les frigos, de faire chuter dramatiquement les cours et de désorganiser la
filière.
3) Besoin de trésorerie
L’annonce du Ministre de la semaine passée correspond à quelques millions d’aide effective pour les éleveurs sans que la garantie d’accès pour tous
existe.
La solidarité des banques ne peut pas s’exprimer par la seule proposition de prêts à taux préférentiels faite par le Crédit Agricole. Toutes les banques devraient
donc mettre en place des dispositifs de prêts à taux zéro pour les éleveurs. Nous demandons le report d’annuités en fin de prêt et la prise en charge des intérêts par l’Etat.
Toutes ces mesures sont indispensables, d’autant plus indispensables qu’n grand nombre de paysans, éleveurs en particulier, ne sont pas assurés et ne pourront
émarger au Fonds National de Garanti des Calamités Agriocles que sur une partie de leur ferme, rajoutant l’exclusion à la catastrophe climatique et économique.
4) Solidarité de tous les acteurs
Toutes les filières doivent se sentir concernées et participer à l’effort de solidarité dont tous les éleveurs ont un besoin urgent. Les industriels et acteurs
économiques doivent montrer qu’ils ne peuvent vivre que par l’existence de paysans nombreux. Leur survie économique en dépend.
Toutes les mesures doivent être prises pour aider les éleveurs et maintenir les animaux sur pied afin de ne pas hypothéquer durablement l’élevage et les filières
qui en dépendent.
Contact :
Philippe Collin, porte parole : 06 76 41 07 18
Source : confédération paysanne