Dans son édition d'hier le quotidien Libération publiait en
avant-première les conclusions de la contre-enquête de la défense quant à l'implication de Julien Coupat et de sa compagne dans les dégradations survenues dans la nuit du 7 novembre 2008. Un an
s'est donc écoulé, un an d'investigations des glorieux cowboys de la SDAT et du juge d'instruction Fragnoli.
Neuf hommes et femmes sont mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Cinq des mis en examen furent écroués le 15
novembre. Trois remis en liberté deux semaines plus tard. Yildune Lévy attendit jusqu'au 16 janvier et son compagnon Julien Coupat jusqu'au 28 mai. Ils restent tout deux assujettis à un strict
contrôle judiciaire et ne peuvent quitter la région parisienne.
Aujourd'hui, après un an d'enquête, la justice ne peut produire aucune preuve matérielle liant les 9 jeunes gens aux sabotages des voies TGV.
Mais l'enquête minutieuse de la défense, publiée par Libé, est plus accablante.
Les incohérences sont multiples. Les traces de pneus et de pas relevés par la police ne correspondent pas à celles du couple et de leur voiture !
Ajoutons à cela des procès-verbaux très divergents et se contredisant sur la présence d'un individu sur les voies. Egalement loufoque la filature du véhicule de
Coupat, est mise en question quand les PV de la SDAT donne des lieux de stationnement et des kilométrages. Le véhicule aurait été d'un point à l'autre à une vitesse moyenne de 159,6 kms/h, sur
des routes de campagne, et la nuit...
Sur de telles bases, on peut se demander réellement comment le juge va faire pour envisager un futur procès !
Tout ceci fleure bon la minable machination policière sur un petit groupe de jeunes gens, certes politisés, mais qui se contentait de vivre autrement que la moyenne
des français, dans leur épicerie à Tarnac.
Mais Alliot-Marie, ministre de l'intérieur à l'époque, était véritablement obsédée par les complots gauchistes, tendance anarcho autonome...Ce qui ne manqua pas de
faire rire pas mal de gens. Ce qui était beaucoup moins hilarant, ce fut cette longue détention, totalement injustifiée.
Ce qui devrait maintenant être d'actualité, c'est la levée immédiate des contrôles judiciaires sur l'ensemble du groupe.
Le juge a refusé l'autorisation à Mathieu et Aria de résider provisoirement à Paris où leur fils devait subir une greffe de moelle osseuse. Celle-ci fut alors
repoussée afin qu'elle puisse se dérouler à Rouen où ils résident. Manon est interdit de résidence à Tarnac où vit et travaille son époux. Benjamin est contraint d'habiter dans la Manche ce qu'il
n'avait jamais fait avant !
Tout ceci a un léger parfum d'acharnement judiciaire, d'autant plus que cela risque de durer si le juge veut vraiment trouver des charges crédibles et refuse de
suivre afin de la vérifier, la piste allemande. Trouver des preuves pour un futur procès quand il n'y en a pas, cela ne sera pas facile pour cette justice de classe.