Toulouse : des candidats accusent Nicolas Sarkozy d'avoir attisé les haines
Toulouse : des candidats accusent Nicolas Sarkozy d'avoir attisé les haines
Toulouse : des candidats accusent Nicolas Sarkozy d'avoir attisé les haines
Par Baptiste Legrand

"Nous sortons d'une période de cinq années où on a monté les Français les uns contre les autres", souligne Eva Joly.

 

Plusieurs responsables politiques pointent la responsabilité directe ou indirecte de Nicolas Sarkozy dans le drame de Toulouse. Les critiques sont de plusieurs ordres. François Hollande, François Bayrou et Eva Joly dénoncent un discours stigmatisant qui n'a pas favorisé le vivre-ensemble. Marine Le Pen reproche pour sa part un supposé laxisme face au terrorisme islamiste.

"Il y a clairement eu des discours discriminants et stigmatisants de la part de Nicolas Sarkozy et de la part de Claude Guéant. Cela n'arrange rien", a attaqué Eva Joly, ce mercredi matin sur France 2.

Je pense qu'il y a eu beaucoup de discours stigmatisant, je pense que nous sortons d'une période de cinq années où on a monté les Français les uns contre les autres."

La candidate écologiste ne précise pas à quel discours elle fait allusion, mais il est vrai que les polémiques n'ont pas manqué, de la viande halal ces dernières semaine, à l'identité nationale il y a 3 ans.

Eva Joly espère que se dégagera dans le pays une volonté de "vivre ensemble pour un projet collectif pour la paix". Insistant sur l'importance "des valeurs républicaines pour lutter contre le racisme", elle souhaite que "ces événements si douloureux (ceux de Toulouse, NDLR) nous aident à mieux vivre ensemble et ne nous divisent pas".



 

"Des germes explosifs"

Ces propos font échos à ceux de François Bayrou, qui a déclaré dès lundi soir, lors d'un meeting à Grenoble, que la tuerie de Toulouse trouve ses racines "dans l'état d'une société" en proie à la "violence" et à la "stigmatisation", attisées par certains responsables politiques qui "montrent du doigt" en fonction "des origines". Le candidat centriste a ensuite expliqué qu'il avait à l'esprit le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Grenoble, durant l'été 2010. Le président y avait pris pour cible les Roms et établi un lien entre immigration et délinquance.

François Bayrou persiste et signe ce mercredi matin, sur France Info. L'affaire de Toulouse pose "la question de la sécurité" et de "l'état de la société française dans laquelle il y a des germes explosifs", relève le candidat du MoDem,

Nous (les politiques) avons la charge de faire vivre une société républicaine dans laquelle on ne laisse pas entrer ces affrontements-là."

Le socialiste François Hollande tient un discours similaire. "Il y a des mots qui influencent, qui pénètrent, qui libèrent, ceux qui ont des responsabilités doivent maîtriser leur vocabulaire", a-t-il relevé mardi. "Au sommet de l'Etat, rien ne peut être toléré, rien".

"Arrière-pensées électorales"

Le centriste François Bayrou a également déploré "la facilité avec laquelle on peut faire entrer par exemple des armes sur le territoire." Cette critique sur la sécurité est également l'angle d'attaque de Marine Le Pen, parmi d'autres. "Parmi les multiples promesses" de 2007, il y avait "celles d'aller chercher les armes dans les caves. Je n'ai pas le sentiment qu'on ait fait ça", souligne-t-elle, ajoutant que le "risque fondamentaliste a été sous-estimé". Pour elle,

la sécurité est un thème qui vient de s'inscrire dans la campagne".

Laissons la conclusion à la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud : "La réalité c'est que les arrière-pensées électorales sont omniprésentes et je ne tiens en aucun cas à me mêler à tout cela", a-t-elle lancé mardi soir lors d'une réunion publique à Seyssins, près de Grenoble.

Baptiste Legrand

 

Source : Nouvel obs

Tag(s) : #actualités
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