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Né en 1936, Wakamatsu fait ses débuts dans le genre érotique, le Pinku eiga et fut particulièrement remarqué en France  en 1976 en tant que producteur du superbe film de Nagisa Oshima : L'empire des sens.

Durant la première partie de sa carrière, dans les années 60 et 70, il signa une petite dizaine de longs métrages, de "Quand l'embryon part braconner" en 1966, sorti ici en 2007, jusqu'à "L'extase des anges" en 1972.

En 1971, il part en Palestine où il tourne "Armée rouge-Front de libération palestinien-Déclaration de guerre mondiale" où il suit les exilés de l'Armée rouge japonaise et leur association avec les militants palestiniens du FPLP de Georges Habache. Film d'agit-prop typique de cette décennie (voir aussi le docu de Godard sur les palestiniens). Il s'agit là de montrer/démontrer que toute action doit être un acte de propagande, d'information, en donnant un exemple.

Sa carrière s'interrompt à cette date et il signera donc son grand retour en 2009 avec "United red army". Ce film aussi éprouvant que passionnant traite d'une époque trouble de l'histoire japonaise. Il retrace l'histoire d'un groupuscule, de 1960 (Manifestation contre le traité entre le Japon et les USA) jusqu'au début des années 70 (prise d'otages du chalet d'Asama).

Une des forces du film est dans sa première partie, le mélange habile de documents d'archives et d'éléments de fiction, la seconde partie du film faisant place totalement à la fiction avec une pléiade d'acteurs efficaces.

Film sans concession, le cinéaste dissèque parfaitement la lente évolution d'un fort mouvement collectif et politique d'actions de rue vers un mouvement d'individus autarciques. Dans le huit clos émerge alors la domination de leaders sur les autres membres du groupe. 

Alors que les bases politiques du groupuscule étaient en rupture avec Moscou, leurs pratiques devinrent assez vite staliniennes, notamment dans  des scènes hallucinantes d'auto-critiques imposées.

Dans la dernière partie du film, le réalisateur nous fait suivre une longue traque où les rescapés du groupe (après les purges violentes ou les arrestations) vont s'enfermer dans un chalet, avec prise d'otages. Le siège policier est un des moments forts du film où Wakamatsu fait preuve d'une technique étonnante dans la narration filmique.

Enfin si on peut déplorer la jaquette du dvd, reprise de l'affiche du film, presque illisible, on n'oubliera pas la musique de Jim O'rourke (Sonic youth) qui marque de sa présence tout le film et lui donne une couleur électrique.

Basé sur des faits réels de l'histoire japonaise, le réalisateur ne prend pas partie, il nous montre un pan d'histoire de son pays et comment aussi fonctionne la terrible mécanique de l'acceptation.


Le film fut récompensé au Festival de Berlin en 2008.


"Passionnant de bout en bout" pour BRAZIL.


"United red army" est ce film qu'aucun cinéaste japonais autre que Wakamatsu n'aurait pu faire. Une leçon. N'ayez pas peur."  LIBERATION.


DVD DOUBLE : Film 3H10 + bonus : Making of (1h06)+ Entretien avec le réalisateur+ Bandes annonces françaises et japonaises + Livret de 44 pages...


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Interview du réalisateur : 2'23



 

 

Tag(s) : #écrans
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