Les lendemains, un film attachant de Bénédicte Pagnot, en salles

En salles depuis mercredi, le premier long métrage de Bénédicte Pagnot ne pouvait nous laisser indifférent. En effet, il brille particulièrement dans un cinéma français souvent assez nombriliste, marqué par une capacité à être indifférent à notre société actuelle.

La réalisatrice nous offre ici un superbe portrait de femme, celui d'Audrey, qui vient juste d'obtenir son bac. Donc changement de vie, éloignement de la famille, entrée en fac, co-location obligatoire... Débuter sa vie d'adulte n'est pas vraiment un cadeau à notre époque. Un moment clé dans la vie d'Audrey, interprétée avec justesse par Pauline Parigot, que l'on devrait sans nul doute revoir plus d'une fois, tant son talent est ici évident.

Ce qui fait la grande originalité de ce film est qu'il nous propose avec audace, une double thématique, à la fois un parcours individuel, celui d'Audrey et un contenu tout à fait politique.

Tout au long de ces deux heures, le personnage central va évoluer, délaissant une certaine indifférence à la politique, pour découvrir les vertus de l'engagement, via le contact de sa co-locataire, activiste syndicale. Celle qui regardait et observait, va se mettre à participer et s'engager, découvrant ainsi une autre perspective du monde et surtout de sa vie.

Un autre monde est possible, car une autre vie est possible. Et inversement.

Même si le début du film est un peu long, et que parfois le spectateur se demande où la réalisatrice veut en venir, la suite permet au film de prendre son envol, en évitant tous les pièges de ce genre de sujet.

Aucun cliché. Et surtout un ton d'une justesse étonnante.

Un ton sans concession qui peut rappeler les premiers films de Tanner ou Belvaux, avec un point de vue issu du réel qui manque trop souvent aux films hexagonaux. Face aux difficultés, qui sont celles de nombreux étudiants aujourd'hui, Audrey va se radicaliser, passant d'un appartement confortable à un squat. Nouvelle expérience de vie aux côtés de ceux qui sont déjà en phase de rupture avec une société mortifère.

Ce film "Made in Breizh" est un film juste, car il nous parle, car il nous dit des choses essentielles sur nous, sur notre société qui ne va pas vraiment bien. Avec simplicité, avec franchise, avec honnêteté. Un film qui peut aider à comprendre comment le désespoir peut mener parfois à la radicalité.

Espérons que ce film trouve sa place, même si cela est difficile, car il va à contre-courant, et c'est un de ses grands mérites. Allez voir ce film car il est rare.

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Long-métrage de fiction - 110 min.

scénario Bénédicte Pagnot et Emmanuelle Mougne • réalisatrice Bénédicte Pagnot • chef opérateur Matthieu Chatellier • ingénieur du son Corinne Gigon • chef décorateur Marine Blanken • chef costumière Virginie Bauchet • musique originale Médéric Collignon

avec Pauline Parigot, Pauline Acquart, Louise Szpindel, Victor Guillemot, Martin Legros, Martin Drouet,Charlène Bourgeois, Paul-Antoine Veillon

Une coproduction .Mille et Une. Films / AGM Factory / Tébéo, TVR, Ty Télé avec le soutien de la Région Bretagne

Avance sur recette CNC.

avec la participation de la Région Bretagne en partenariat avec le CNC et avec le soutien de la Procirep et de l’Angoa-Agicoa.

Soutien de Touscoprod.

Distributeur : UFO Distribution

Prix du Public au Festival Premiers Plans d'Angers 2013

Angers (Les 400 coups), Brest (Les Studios), Lille (Le Métropole), Lorient (CinéVille), Montpellier (Utopia), Nancy (Cameo), Nantes (le Katorza), Paris (MK2 Hautefeuille)*, Quimper (le Quai Dupleix) encore durant deux semaines, Rennes (Ciné-TNB), Rouen (Omnia République), Saint-Brieuc (Club 6), Tours (Studio)

Sortie « en décalé » à Avignon, Bordeaux, Morlaix, Poitiers, Vannes et d’autres !

Tag(s) : #écrans
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