--L'envers de la fraude sociale
Conférence-débat avec des auteurs de l'ouvrage : L'envers de la fraude sociale : le scandale du non-recours aux droits sociaux publié aux Editions de La Découverte en 2012
- Mohamed Djouldem, Maitre de Conférence, Science politique, Université Paul Valéry Montpellier 3
- Catherine Chauveaud, Chargée d’études, ODENORE
- Philippe Warin, Directeur de Recherche CNRS, Enseignant Science Po Grenoble,
Conférence proposée dans le cadre des formations Supérieures du Développement Social de l'Université Paul Valéry - Montpellier 3
Le 14 juin 2013 de 14 h à 17 h
Amphithéâtre H, Bâtiment H
Université Paul Valéry - Campus de la route de Mende à Montpellier
Entrée libre et gratuite
Renseignements : 04 67 14 23 69
L'envers de la fraude sociale : le scandale du non-recours aux droits sociaux
Le discours sur la « fraude sociale » a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu l'idée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à l'encontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant l'idée que le système est « fraudogène », il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements les finançant ne sont pas un devoir, à l'inverse des principes qui fondent le modèle social français.
Or, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter l'amalgame et la division, et participer à une politique générale d'accès aux droits sociaux. Car si la fraude à l'ensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards d'euros par an, son envers, à savoir le « non-recours » à ces aides de la part des très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur. Ainsi, chaque année, 5,7 milliards d'euros de revenu de solidarité active, 700 millions d'euros de couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d'euros d'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à leurs destinataires. C'est ce que démontre et interroge cet ouvrage, exemples, faits et chiffres à l'appui.
Pour le collectif d'auteurs réuni ici, le nouveau gouvernement doit s'occuper prioritairement du phénomène du non-recours, car ce qui n'est pas dépensé n'est en rien une économie. Cela signifie au contraire l'appauvrissement de bon nombre de ménages et la destruction de recettes pour la collectivité.