Le dicton est vieux comme le cinéma et comme les relations entre littérature et cinéma : un roman bien fait, c’est un film tout fait. Aujourd’hui encore, le septième art se sert de la littérature comme d’un stock inépuisable d’histoires à raconter, à raison d’un film produit sur deux. Un succès de librairie est presque certain de devenir un film, de manière mécanique et quasi automatique. Avec des adaptations souvent paresseuses et frustrantes. Mais certains cinéastes visionnaires parviennent à enrichir leur matériau initial, pour proposer une lecture inédite et passionnante.
Visions d’auteurs
“À quoi bon illustrer un chef-d’œuvre ?” La question posée au début du premier épisode de la collection documentaire de Frédéric Bonnaud sert de cadre aux différents portraits de cinéastes et auteurs français, américains et allemands, qui évoquent chacun leur expérience, devant ou derrière la caméra. Ainsi, on suit le rêve jamais accompli d’adaptation de La recherche du temps perdu de Marcel Proust par Luchino Visconti, ou l’obsession de Mathieu Amalric pour Le rouge et le noir, qu’il tente de transposer intégralement à l’écran. À chaque auteur sa méthode, qu’il s’agisse de prendre des libertés avec le matériau, ou au contraire de l’adapter de la manière la plus fidèle possible. Mêlant extraits de films, archives et entretiens (Wes Anderson, Michael Haneke, Pascale Ferran, Philippe Djian, Yann Moix...), Frédéric Bonnaud propose un fascinant voyage dans les coulisses des auteurs et de la création.