Catalunya : majorité absolue en sièges pour les indépendantistes


de : lo beret liure
lundi 28 septembre 2015

 

Majorité absolue en sièges pour les listes indépendantistes en Catalogne

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Les partis indépendantistes ont remporté ce 27 septembre 2015 la majorité absolue des sièges aux élections "régionales" en Catalogne. Comme ils l’avaient annoncé durant toute la campagne, ce succès leur donne mandat pour mener ce riche territoire de l’état monarchique espagnol vers la sécession.

Mais leurs adversaires ont refusé de reconnaître leur victoire, soulignant qu’ils n’avaient pas recueilli la majorité des voix.

Après le dépouillement de 97% des bulletins, la liste « Ensemble pour le oui », principale coalition indépendantiste, obtient 62 sièges. L’autre liste indépendantiste, d’extrême gauche, Candidature d’unité populaire (CUP), en obtient 10.

Ensemble, leurs 72 sièges dépassent la majorité absolue à 68 sièges sur 135. En pourcentage, elles ont recueilli 47,8% des suffrages, selon ces résultats.

Artur Mas (CiU, conservateurs, président sortant de la Généralitat di Catalunya) a revendiqué la victoire. « Le oui a gagné, la démocratie a gagné », a-t-il lancé devant un écran géant installé sur une place face au siège de la coalition. « Nous avons un mandat démocratique (...) nous avons une énorme légitimité pour aller de l’avant avec notre projet ».

Aertur Mas a promis qu’en cas de victoire, lui et ses alliés mèneraient la Catalogne vers l’indépendance, en 2017 au plus tard.

Ses partisans, portant les couleurs rouge, or et bleu du drapeau indépendantiste, criaient leur joie.

« C’est génial, indescriptible, sublime, c’est très motivant, cela donne plein d’espoir car cela démontre que le peuple de Catalogne veut l’indépendance », se sont extasiés plusieurs électeurs.

« À l’Etat espagnol, sans rancœur, adieu », a lancé sur son compte twitter Antonio Baños, leader de la CUP.

Les partis coalisés avec Artur Mas au sein d’« Ensemble pour le oui » devront toutefois s’entendre avec la CUP pour gouverner. Or celle-ci ne veut pas non plus reconduire au pouvoir le conservateur Artur Mas, auquel elle reproche sa politique d’austérité.

Participation exceptionnelle

La participation exceptionnelle a atteint 77 %, dépassant de 10 points celle du dernier scrutin "régional" en 2012, record pour ce genre de scrutin dans la région. Artur Mas et ses alliés sont donc parvenus à transformer ce vote en plébiscite. Mais ses adversaires répliquent qu’il avait perdu le plébiscite, faute de la majorité absolue des voix, car n’ayant pas dépassé les 50 % des voix.

Le Parti populaire (PP, droite), au pouvoir en Espagne, a affirmé à Madrid que « la majorité des Catalans a rejeté l’indépendance ».

« Nous allons continuer à défendre l’unité de l’Espagne », a déclaré le porte-parole du PP, Pablo Casado. « Les Catalans leur ont tourné le dos », a lancé Ines Arrimada, tête de liste de Ciudadanos, parti libéral anti-indépendantiste. En passant de neuf à 25 sièges, Ciudadanos est devenu le second parti de Catalogne. « Ceux qui ont gagné en sièges n’ont pas gagné en voix, en conséquence, ils ont perdu le plébiscite » qu’ils se proposaient d’organiser, a dit Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste (opposition) qui a recueilli 16 sièges.

« Il y a une majorité de Catalans qui ne veulent pas l’indépendance mais qui veulent ouvrir une époque de coexistence et de dialogue », Pedro. Sanchez propose une réforme de la Constitution accordant plus d’autonomie à la Catalogne. Depuis trois ans, Artur Mas n’avait cessé d’exiger un référendum d’autodétermination semblable à celui organisé en Écosse il y a un an, où le non l’avait emporté. Mais Madrid a toujours refusé, arguant de son inconstitutionnalité. À la faveur de la crise et de relations détériorées avec le pouvoir espagnol, le nationalisme de nombreux Catalans fiers de leur culture a évolué vers l’indépendantisme.

Le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, (PP, droite) s’était impliqué personnellement dans la campagne, plaidant pour une « Espagne unie », et avertissant les Catalans qu’en cas d’indépendance unilatérale ils risquaient l’exclusion de l’Union européenne, une explosion du chômage, et l’effondrement des retraites. Malgré ses efforts, son Parti Populaire a perdu huit sièges, tombant de 19 à 11.

Les autres votes se sont portés sur une coalition de gauche rassemblée autour de Podemos, nouveau parti anticapitaliste allié du grec Syriza, qui a emporté 11 sièges. Son chef Pablo Iglesias a reconnu un résultat « décevant ». Si la Catalogne accédait à l’indépendance, elle emporterait avec elle un cinquième du PIB de l’Espagne, 4ème économie de la zone euro, et un quart de ses exportations. L’éventualité a inquiété banquiers et entrepreneurs et haute finance, qui ont invité Madrid et Barcelone a reprendre le dialogue.

Barack Obama, David Cameron et Angela Merkel ont aussi souhaité le maintien de l’unité.

Quelle que soit l’interprétation du résultat, ce scrutin fait entrer l’Espagne dans une zone de fortes turbulences, à trois mois des élections législatives. D’autant que le gouvernement a prévenu qu’il agirait contre tout acte « illégal » du gouvernement "régional".

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Liens presse catalane, occitane, basque

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SOURCE/ BC

Tag(s) : #actualités
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