Depuis quelques années, la rentrée littéraire n'attend plus la rentrée des classes, dès la mi-août, les tables de nos librairies se remplissent pour notre plus grand plaisir. Parmi cette habituelle avalanche littéraire, un roman déjà se distingue, La beauté des jours, de Claudie Gallay, chez Actes Sud.

 

 

C'est l'histoire d'une femme. Enfin de deux femmes. L'une inconnue, Jeanne. L'autre célèbre dans le monde entier, l'artiste serbe Marina Abramović. Jeanne baigne dans une vie heureuse rythmée par les habitudes. Mariée jeune, deux jumelles déjà étudiantes, un job stable, des projets et une amie fidèle. Que demander de plus ? Pourtant Jeanne est ouverte au hasard, et s'il ne survient pas, elle peut le provoquer. Comme suivre un inconnu dans la rue, ou comme se laisser fasciner par une photographie de la performance de Marina Abramović à Naples. Jeanne garde ce petit objet, un peu comme un talisman, une porte entrouverte vers autre chose, vers une autre vie possible, ou vers une autre partie d'elle encore cachée. L'on sent peu à peu comme une fêlure chez Jeanne, et comme le disait poétiquement Leonard Cohen, c'est là où entre la lumière. Car Jeanne est solaire. Un jour elle écrit à l'artiste, sans vraiment espoir de réponse. Les gens célèbres ne répondent que rarement. Mais une envie. Un autre jour, elle rencontre Martin, un ancien amour. Deux choix nouveaux dans sa vie. La possibilité d'un choix est toujours une inquiétude, surtout quand l'on vit dans une certaine harmonie. Faut-il se laisser aller, se laisser bousculer. Oser créer, oser se recréer ?

 

Pas de soleil sans ombre. A l'opposé de Jeanne, la célèbre plasticienne, adepte de l'Art corporel, Marina Abramović est parfois sombre, ses performances parfois scandalisent, elle met sa vie en jeu, déstabilisant son public et divisant les critiques dans le monde entier. Un jeu avec le feu artistique où elle a failli plus d'une fois se brûler. Une femme qui ose. Sans doute le point de contact avec Jeanne. Oser. Malgré la peur ou les peurs qui conditionnent souvent nos vies. Page après page, Claudie Gallay, qui nous avait déjà ravi avec Seule Venise et Les déferlantes, nous offre avec La beauté des jours, un roman fait de tendresse, de surprises, de chaleur. Le lecteur se laisse porter par une écriture entre pastels et aquarelles, un roman de liberté et de fascination. Le pouvoir de l'art, l'art de vivre.

 

Dan29000

 

La beauté des jours

Claudie Gallay

Actes Sud, domaine français

2017 / 416 p / 22 euros

Existe en version numérique

En librairie depuis le 16/08

 

Le site de l'éditeur

 

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