Comme chaque année à cette époque, nous débutons une série de quelques suggestions de beaux livres pour les cadeaux de fin d'année. Le premier se nomme : Figures de graffeuses, éditions Gallimard, collection Alternatives. Il est signé par Audrey Derquenne et Elise Clerc.

 

Si vous nous suivez depuis maintenant douze ans, vous savez que nous aimons particulièrement le street art, sous toutes ses formes. Reportages exclusifs à Paris ou Nantes et chroniques de livres. Le graffiti est une culture, une activité, parfois un art de vivre, certes minoritaire, et les graffeuses sont une minorité dans cette minorité. Figures de graffeuses fait suite à Graffeuses. Deux volumes qui nous permettent d'avoir un magnifique panorama du mouvement féminin dans le graffiti en France. Le livre s'ouvre sur un témoignage, celui de RosyOne, une activiste suisse de longue date, particulièrement complète, tags, lettrages, personnages, à la fois vandal et légal. Puis s'enchaînent une cinquantaine de portraits de graffeuses ayant dédié leurs activités aux personnages, des figures humaines ou animales. Pour chaque portrait, le plus souvent sur quatre pages, le nom d'artiste, la date de naissance, les lieux d'activité, une bonne douzaine de photos et un texte écrit par la graffeuse, présentant son parcours, sa vie, ses influences. Les lieux sont multiples, comme les tailles des , graffs, simples murs, wagons de métros de trains, vastes pignons d'immeubles, rideaux de fer de magasins... Point commun, la rue.

 

Cette présentation se déroule par ordre chronologique sur trois décennies, des années 90 à 2010. Le duo d'auteures connaît bien le graff, Audrey Derquenne, 29 ans, est graffeuse depuis 2006, active dans le Nord, car originaire de Valenciennes, mais aussi là où son travail, dans la construction, l'emmène, Guyane ou La Réunion. Élise Clerc, 39 ans, ancienne graffeuse à Paris dans les années 2000, a collaboré à un recueil de photos présentant son crew (Graff It, 2008). Chacune de ces graffeuses a un itinéraire particulier, de belles histoires, où l'esthétique se mêle à la symbolique, via le contestataire. Chaque photographie proposée est datée et localisée, un petit plus. Le graffiti, comme aventure, comme thérapie, comme seconde famille, comme provocation, parfois nocturne. Taguer c'est désobéir pour s'affirmer, comme le dit Jomad. « Désobéir pour s'estimer et estimer les autres.» Toutes, elles illuminent les villes, donc nos vies. Merci à Lady Alézia, Miaoutoo, Nawak, Pearl, Siana, Shiva, Frida, Zoia et les autres, mention particulière pour Baton 75 de Marseille, on adore ses gros chats. La semaine prochaine, un beau livre sur la France des chemins de grande randonnée.

 

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Figures de graffeuses

Audrey Derquenne et Élise Clerc

Éditions alternatives, Gallimard

2020 / 240 p / 28 euros

 

 

Site éditeur

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Tag(s) : #arts, #lectures
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