3312986-templateId-scaled-property-imageData-height-177-sca.jpgZoom sur la 41e édition des Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles. Parmi les manifestations proposées, Frédérique Cantu, envoyée spéciale d'ARTE Journal, a été particulièrement séduite par la "promenade rock" et l'exposition "I am a cliché". L'esthétique punk décortiquée. Andy Warhol, Meredyth Sparks, Dennis Morris, Peter Hujar autant de photographes et artistes qui ont rejeté les poses, les heures d'attente et les sourires surfaits pour saisir l'instant et l'essence brute de leurs sujets. La réalité, la liberté, de plein fouet ! Comment la musique et le mouvement punk ont révolutionné la photo et la vidéo, une exposition à découvrir jusqu'au 19 septembre.

 

Photo : Jamie Reid - "Sue Catwoman Dolls", 1979
Courtesy Isis Gallery, London
Rencontres Arles 


ECHOS DE L'ESTHÉTIQUE PUNK


Empruntant son titre à la chanson du groupe punk X Ray Spex, l’exposition I Am A Cliché explore le statut de l’image et de ses métamorphoses dans l’esthétique punk. Des Screen Tests silencieux d’Andy Warhol aux iconiques portraits de Patti Smith captée par Mapplethorpe, des photocollages subversifs de Jamie Reid et Linder aux images lacérées et réinventées de Meredyth Sparks, des corps hors limites saisis sur scène par Dennis Morris, Bruce Conner et Sue Rynski à l’appropriation par David Lamelas des attitudes de rock stars déchues de leur piédestal, des paysages urbains désolés de Peter Hujar aux salles de concerts suspendues dans le temps de Rhona Bitner, l’image se fait scène et la caisse de résonance de cette Blank Generation chantée par Richard Hell. Le punk n’est plus considéré aujourd’hui comme une « Great Rock and Roll Swindle », cette grande escroquerie du rock’n’roll tel que l’avait qualifié Malcolm McLaren, mais comme un mouvement dont les fondements, les postulats et l’iconographie définissent une esthétique. Le biographe du punk, Jon Savage, qualifie celle-ci de « marginale, internationale, sombre, tribale, aliénée, étrangère, pleine d’humour noir ». À l’heure où le rock peut sembler récupéré et édulcoré par la publicité, l’énergie du punk, conjuguant humour et subversion, est réactivée par de nombreux artistes. Il s’agit d’appréhender à travers ces œuvres la portée d’un mouvement musical et artistique dont le nihilisme de façade a longtemps occulté la validité esthétique et l’héritage. « Les Sex Pistols étaient un mécanisme d’attraction/répulsion doué d’une puissance infernale qui permettait de passer à l’action », confirme Mike Kelley, un des fondateur du groupe punk Destroy All Monsters. En se faisant l’écho de l’esthétique punk, « ces voix anciennes qui paraissent aussi touchantes et effrayantes que jamais, en partie à cause de la qualité irréductible de leur exigence, en partie parce qu’elles sont suspendues dans le temps », ces artistes, de Christian Marclay à Wolfgang Tillmans, de Dan Graham à Céleste Boursier-Mougenot, s’inscrivent dans cette histoire secrète retracée par Greil Marcus dans Lipstick Traces, qui relie les Sex Pistols à Guy Debord et au dadaïsme. Ils en écrivent au présent un nouveau chapitre.



Emma Lavigne, commissaire de l’exposition.



I am a cliché

Exposition présentée à la Grande Halle, Parc des Ateliers.

Exposition réalisée avec la collaboration de Thierry Planelle, illustrateur sonore et réalisateur de la bande son.
 


Andy Warhol
Billy Name
Stephen Shore 

Robert Mapplethorpe
Dan Graham
Peter Hujar
David Wojnarowicz
Bruce Conner
Destroy all monsters
Sue Rynski
David Lamelas
Dennis Morris
Jamie Reid
Pochettes de disques
Linder
Alain Dister
Robert Malaval
Belle journée en perspective
Katharina Sieverding
Rhona Bitner
Céleste Boursier-Mougenot
Christian Marclay
Meredyth Sparks
Wolfgang Tillmans


 Source : ARTE + RENCONTRES ARLES

Tag(s) : #arts
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