Conférence bretonne de l’énergie : simulacre de démocratie et contre-vérités

Les associations annoncent le retrait de leur participation à la conférence bretonne de l’énergie. Mardi 6 juillet à Rennes, s’est tenue la conférence bretonne de l’énergie co-présidée par le préfet de Région et le président de Région. Des associations ou organisations [1], soucieuses de la question énergétique en Bretagne, étaient présentes.



Elles s’attendaient à l’annonce par le président de région de la stratégie du « trépied énergétique breton » à savoir : efforts pour la maîtrise de l’énergie, développement des énergies renouvelables et création d’une nouvelle unité de production électrique dite de pointe, après les déclarations dans la presse du président de Région et la demande formulée par les entrepreneurs finistériens. Le préfet de région s’est ensuite engagé sur la même voie avec une certaine réserve quant à la création d’une nouvelle unité de production.


Les associations ont distribué un contre-argumentaire et ont exprimé leur point de vue. Elles ont salué les deux premiers piliers du « trépied », mais elles ont exprimé leur désaccord pour une nouvelle centrale de pointe !


En effet, que le point de vue soit environnemental, économique ou social, l’heure n’est décidément plus à tabler sur une croissance de la consommation électrique mais à se donner les moyens de la contenir : gestion intelligente des pointes, sobriété et efficacité énergétique.


Impératifs climatiques et limites des ressources planétaires obligent, il est urgent de mettre en place de puissants programmes de maîtrise de la demande d’électricité, notamment par une politique d’abandon du chauffage électrique (en particulier dans les logements sociaux) responsable des pics de consommation, de façon à passer du discours et des textes (« développement durable », objectif des « 3x20 » [2] en 2020) aux actes !


La sécurisation de l’approvisionnement électrique en Bretagne et le développement des entreprises et des emplois passent par le recours au potentiel des diverses ressources renouvelables de nos territoires, dans un réseau rapprochant le plus possible le consommateur du producteur. De nombreux exemples, tel celui du Pays du Méné en Côtes d’Armor qui a fait le pari de l’autonomie énergétique, nous esquissent le chemin à suivre…


A l’issue d’un court débat, le président a renouvelé son annonce avant de quitter la salle avec le préfet pour rencontrer les médias. Ils ont contourné les propos des associations, qui n’ont pu s’exprimer (voir article du Télégramme), car la réunion continuait abordant les initiatives en matière de réduction des consommations d’énergie.


Les associations déplorent ce simulacre de démocratie participative, pourtant mise en avant par les élu-e-s, et annoncent leur retrait de cette conférence.


Pour l’anecdote, lors de cette conférence où les économies d’énergie ont été largement évoquées la salle était éclairée… en plein jour ! De qui se moque-t-on ?
Notes

[1] CURC 22 – Collectif Urgence Réchauffement Climatique – 22440 PLOUFRAGAN

Site : http://centrale-ploufragan.org

Sortir du nucléaire Cornouaille - 29000 QUIMPER

Site : http://www.sortirdunucleairecornoua...

Cohérence pour un développement durable et solidaire - 56100 LORIENT

Site : http://www.reseau-coherence.org

AE2D – Agir pour un Environnement et un Développement Durables

[2] En mars 2007, les Etats membres de l’Union européenne se sont mis d’accord sur les « 3x20 », à savoir les trois objectifs communs pour relever les défis énergétiques et climatiques d’ici à 2020. D’ici là, l’Union européenne doit en effet :

– réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20%,

– réduire sa consommation d’énergie de 20%,

– porter à 20% la part des énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie.
 



Source : AE2D

Tag(s) : #environnement
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