anti_racisme_thumb3236505_t.jpgRosarno, en Calabre, dans le sud de l'Italie, a été le théâtre jeudi dernier de violentes manifestations d'immigrés protestant contre des agressions dont ils  avaient été la cible.  Des heurts avec la police furent suivies, le lendemain, d'exactions de la population à leur encontre.
Le dernier bilan des violences à Rosarno et dans ses environs depuis jeudi est de 67 blessés, à savoir 31 étrangers, 19 policiers et 17 habitants italiens de cette petite ville de 15.000 habitants. Des renforts de police de toute la région furent amenés afin de permettre l'évacuation en urgence d'environ 600 immigrés par cars en direction du centre d'accueil de Crotone. D'autres ont d'ailleurs fuis la ville par leurs propres moyens sans attendre l'évacuation.
La majorité d'entre eux n'ont  subi que des contusions ou des blessures légères. Toutefois six immigrés sont encore hospitalisés, parmi lesquels deux grièvement blessés vendredi soir à coups de barres de fer par une population déchaînée.
Les incidents avaient débuté à Rosarno après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d'ouvriers agricoles immigrés qui protestaient contre des tirs de fusil à air comprimé ayant visé plusieurs d'entre eux. Les manifestants ont incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâton et des affrontements se sont produits avec la police.
Vendredi, la population locale a organisé une violente chasse aux immigrés au cours de laquelle plusieurs étrangers ont été blessés. Près de  4.000 immigrés sont employés, souvent illégalement, chaque année à Rosarno pendant deux mois pour récolter divers fruits de saison. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés et le principal syndicat italien, la Cgil, ont dénoncé leurs "conditions de vie inhumaines : cabanes insalubres, sans eau, sans hygiène" et des "salaires de misère". Mais l'exploitation capitaliste sans frein n'est pas seule en cause.  La mafia qui contrôle le territoire, est chez elle et traite  les immigrés avec cynisme et une détermination impitoyable.
Les mafieux criminels de Cosa Nostra savent que les immigrés clandestins ne peuvent pas tenter de se rebeller car ils sont démunis de papiers d'identité et donc de la protection de l'Etat, a commenté don Luigi Ciotti, un prêtre ayant fondé l'association antimafia Libera.
L'alliance mortifère des capitalistes, de la mafia et de la presse pourrie de Berlusconi qui attise les braises du racisme ambiant est difficile à combattre dans cette région pauvre où il est facile de monter les démunis les uns contre les autres.
Même si une telle situation n'existe pas en France, on ne peut éviter de penser à l'actuel débat pourri des Sarkozy-Besson-Hortefeux, attisant les relents de haine des autres avec cette notion d'Identité nationale. Une certaine parole raciste vient d'émerger un peu plus dans notre pays, ouvrant le chemin au FN et aux idées de Vichy que l'on croyait d'une autre époque.
En Europe, la haine de l'autre, surtout quand il est étranger, et d'une couleur de peau différente, est toujours là et souffler sur les braises, que cela soit avec un débat national ou une éventuelle future loi sur la burqua, est irresponsable de la part de politiciens de droite ou de gauche.Nous ne le répéterons jamais assez. 
Nous ne pouvons donc qu'être solidaires avec les immigrés chassés de leur emploi et de leur quartier en Calabre ou aussi solidaires de Cambadélis, de Mordillat ou de Dumas, quand ils parlent de Vichy en pensant à Besson. 
Comment ne pas y songer ?
Une nauséabonde odeur de moisi s'échappe de l'Elysée et de Matignon...

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