La culture en danger face aux fondamentalistes de tous poils !

par SUD Culture Solidaires

mardi 1er novembre 2011

 

 


Tunis : 7 octobre, des salafistes musulmans se déchaînent contre la chaîne Nessma TV accusée de blasphème pour avoir diffusé le film Persepolis, de Marjane Satrapi. Armés de cocktails Molotov, de couteaux et d’épées, ils saccagent le domicile du patron de Nessma TV, Nabil Karoui et réclament la fermeture de la chaîne.

Paris : Depuis le 20 octobre, des commandos catholiques intégristes se revendiquant de Civitas (association qui "oeuvre pour une reconquête politique et sociale visant à rechristianiser la France"), se mobilisent violemment pour perturber la pièce de l’Italien Romeo Castellucci "Sur le concept du visage du fils de Dieu" qui se joue au Théâtre de la Ville, (puis au Cent Quatre) à Paris. Cette pièce est principalement une réflexion sur la vie, la mort et la souffrance. En soutane ou non, crucifix en main, ils ne dédaignent pas le peu charitable lancer de boules puantes, d’oeufs, de gaz lacrymogène et d’huile de vidange pour intimider le public et en finir avec ce qu’il considère comme un "art dégénéré" tandis que leurs complices, militant-e-s notamment du Renouveau Français, tentent d’interrompre les représentations.

Ainsi, des deux côtés de la méditerranée, des fondamentalistes religieux s’attaquent à la culture et à la liberté d’expression, montrant que l’intégrisme n’est pas l’apanage d’une seule religion.

En Tunisie comme en France, il s’agit, au nom de la religion, d’interdire par la violence et la haine une liberté d’expression jugée offensante et blasphématoire.

SUD Culture Solidaires a dénoncé à maintes reprises ce combat du fanatisme et de l’obscurantisme contre la liberté penser et de création, qu’elle soit littéraire, théâtrale, artistique et musicale. Par delà la culture, les intégristes de tout poils cherchent à nous imposer leur vision du monde et à remettre en cause nos libertés.

L’émergence éventuelle des tenants de la charia dans les pays qui viennent de se libérer de leurs dictateurs s’accompagnera probablement de nouvelles attaques non seulement contre la laïcité, contre le droit des femmes, mais aussi contre la liberté culturelle ;

L’ampleur prise par les attaques contre la pièce de Castellucci, aussi minoritaires soient-elles, témoigne d’un climat nauséabond et d’une escalade nettement fascisante qui compte se poursuivre dans les semaines à venir à travers notamment les menaces déjà annoncées contre la pièce "Golgota Picnic" de Rodrigo Garcia qui se jouera au Théâtre du Rond-Point à Paris à partir du 8 décembre.

Plus que jamais nous devons rester vigilant-e-s. Les autorités, et plus particulièrement le ministre de la culture, ne peuvent demeurer muets face à de tels actes.

Nous appelons chacun-e à soutenir les initiatives prises pour la liberté de représentation et ceux et celles qui le peuvent à se rendre aux spectacles pour marquer leur solidarité avec les artistes, le théâtre et la culture.

Tag(s) : #arts
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