L’Europe prend enfin la décision de bannir le bois illégal

Greenpeace se félicite que la Commission européenne, le Parlement et le Conseil aient finalement trouvé un accord politique pour arrêter les exportations de bois illégal.



Sept ans après le lancement des discussions et deux ans d’intenses négociations, Bruxelles fait un pas en avant pour la protection des forêts. Un communiqué daté du 16 juin indique que le texte législatif doit encore être examiné par le Parlement européen en juillet et par les gouvernements de l’UE cet automne. Il devrait entrer en vigueur en 2012.
« Si cette loi est votée, le bois illégal sera banni d’Europe. Le plus grand marché du monde est donc sur le point de fermer ses portes aux entreprises qui capitalisent sur le trafic illégal et la destruction forestière. Le marché noir du bois est orchestré par des criminels qui attisent les conflits, volent les revenus des gouvernements et causent des dégats environmentaux irréversibles. » déclare Grégoire Lejonc chargé de campagne forêts de Greenpeace France.

Une avancée majeure vers une gestion durables des forêts

La loi enverra un signal fort et permettra des changements profonds de l’industrie forestière. Les entreprises européennes devront assurer la traçabilité du bois et des produits dérivés, et devront justifier de la légalité de leurs marchandises. Cette mesure renforcera de manière significative la réglementation européenne en matière de commerce du bois.

Mais une loi qui est encore trop limitée

Néanmoins, la loi proposée par l’UE paraît limitée sur sur plusieurs points. Les systèmes de sanction et de pénalités sont beaucoup trop faibles, la date d’entrée en vigueur de la loi est beaucoup trop tardive, et surtout, l’exclusion du dispositif des produits imprimés, tels que les livres est regrettable.


Dans le cadre de sa lutte contre la destruction des forêts, Greenpeace défend le bois « durable » et dénonce le bois « illégal ». Que signifient ces deux expressions ?
Le bois « illégal »

Il s'agit d'un bois qui est coupé, transformé, transporté ou commercialisé en violation des lois nationales ou internationales. Cette violation peut intervenir aux différentes étapes de la chaîne de production et de vente du bois :
l'obtention de concessions forestières par des moyens illégaux, notamment la corruption
la coupe d'essences protégées ou dans des zones protégées
la coupe hors taille, la surcoupe et la coupe en dehors des zones prévues
le non-paiement de taxes, notamment aux collectivités locales
l'utilisation de documents frauduleux pour commercialiser le bois
la déclaration frauduleuse aux douanes de la marchandise exportée


Ce bois illégal représente 20 à 40% du bois importé en France et en Europe.
Le bois « durable »

En 1992, le Sommet de la Terre à Rio a défini ce qu'est une « gestion forestière durable ». Elle est écologiquement adaptée, socialement bénéfique et économiquement viable. Mais cette bonne gestion n'est qu'une première étape. Il faut dans un second temps aider le consommateur à faire le bon choix pour qu'il achète ce bois « durable » plutôt qu'un autre. C'est ainsi qu'est née l'idée d'un label de bonne gestion des forêts. En 1993 est donc apparu le label FSC (pour Forest Stewardship Council, Conseil de bonne gestion forestière).
Derrière ces trois lettres, on trouve des représentants d'organisations de protection de l'environnement (dont Greenpeace), de défense des peuples indigènes, de forestiers et de revendeurs de produits en bois. Ils ont établi une liste de dix critères qui garantissent notamment le respect des ressources forestières, les droits des communautés locales et ceux des ouvriers.

D'autres labels existent, mais le FSC est celui qui a le cahier des charges le plus exigeant (sans être parfait non plus). C'est la plus haute norme écologique, sociale et économique d'exploitation forestière. C'est un bon compromis pour les consommateurs (particuliers ou collectivités) soucieux de la provenance de leurs achats de bois et de ses dérivés (contreplaqué, papier, etc.).

Actuellement, 116 millions d'hectares sont certifiés à travers le monde. Il faut continuer à faire pression sur les gouvernements et les entreprises pour que le FSC soit généralisé et s'applique à l'ensemble des forêts de la planète. Il faut que les produits bois et papiers consommés à travers le monde soient FSC. Il faut enfin que le système d'écocertification reste crédible. Dans le bassin du Congo, en Russie, en Europe du Nord, au Canada, le label est décrié. A chaque fois, Greenpeace se bat pour maintenir le FSC à un haut niveau d'exigence.

Le développement de l’exploitation industrielle des dernières forêts anciennes n’est plus acceptable. Il faut passer d’une logique d’exploitation à une logique de protection de ces forêts pour assurer un avenir « durable » à la planète.

Source : Greenpeace
 

Tag(s) : #environnement
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :