Barjac James Climent, un pirate dans les législatives
T.Dg.
29/05/2012,
Le Parti Pirate présente trois candidats dans la région, dont James Climent.
Le Parti Pirate présente trois candidats dans la région, dont James Climent. (SYLVIE CAMBON)

Les candidatures atypiques ne manquent pas pour les législatives. Dans la 2e circonscription du Gard, au sud de Nîmes, le Barjacois James Climent se présente sous la bannière du Parti Pirate.

Un mouvement politique qui a émergé de la révolution numérique. Né en Suède, le Parti Pirate a aujourd’hui des députés en Allemagne mais reste encore confidentiel en France.

Âgé de 39 ans, demandeur d’emploi, James Climent n’a pas l’ombre d’une descendance anglaise. Son prénom, il le doit à James Dean. "C’était en vogue dans les années 70", explique le Gardois avec un sourire. "Mon arrière-grand-père est de Saint-Ambroix et j’ai des aïeux à Aubais depuis 1726."

Photographe de profession, James Climent a vécu à Marguerittes jusqu’à l’âge de 18 ans. Il a été longtemps à Bruxelles où il pratiquait le reportage photographique. En 2008, un drame familial l’a poussé à revenir auprès de sa famille dans le Gard, avant de poser ses valises à Barjac. C’est en 2005 que sa vie a basculé dans la lumière des médias pour une renommée dont il se serait bien passé.

"Internet ? Le monde des Lumières en aurait rêvé"
James Climent, Parti Pirate


L’homme redoute encore aujourd’hui les huissiers qui peuvent à tout moment lui réclamer 20 000 € de dommages-intérêts. "Ce procès a tenu une place énorme dans ma vie", confie James Climent. La Sacem lui est tombée sur le dos, lui reprochant de télécharger et de diffuser illégalement des morceaux de musique sur le net. Une situation qu’il finira par revendiquer. "La Sacem a gagné après appel sur appel. Ils se sont acharnés. J’ai été un vrai cas d’école", confie le Gardois.

Qui a douté avant de sortir renforcé de ce bras de fer. "Je me suis posé la question de savoir si j’avais vraiment spolié les artistes et si je participais à la décrépitude de la production musicale. Mais en fait, les pirates sont 8 fois plus consommateurs de produits culturels et l’année 2010 a battu tous les records d’entrées au cinéma depuis 1962. Sur les 128 000 inscrits à la Sacem, deux tiers ne touchent rien et 2,7 % vivent très bien."

D’où sa conviction que la Sacem ne serait que le gardien "des privilèges de quelques-uns". L’homme revendique cet accès à la connaissance via internet, parle de ses découvertes de morceaux rarissimes de chants révolutionnaires espagnols et de cette rencontre sur le chat (messagerie instantanée) avec une spécialiste du genre. "Un vrai bonheur."

Aujourd’hui son dossier est devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. L’appel aux dons pour payer les dommages-intérêts, l’intervention de Jean-Luc Godard qui a donné 1 000 € et le soutien du Parti Pirate lui ont rendu l’espoir.

Internet : un accès à la connaissance

Et quand le mouvement l’a sollicité pour se présenter dans le Gard, James Climent, même s’il ne se voyait pas dans la peau d’un politique, a finalement accepté. "L’internet est une révolution dont le Parti Pirate est le seul garant. Pour la première fois, grâce à internet l’humanité à accès à un dialogue, aussi maladroit puisse-t-il être. Le monde des Lumières en aurait rêvé", s’enflamme le Gardois.

Qui évoque le Printemps arabe et le rôle des réseaux sociaux, prônant "un accès à la connaissance et au pouvoir grâce à la révolution numérique. Le programme du Parti Pirate répond aux besoins élémentaires des gens", affirme-t-il.

Avec un budget de 0 €, il n’aura pas d’affiches sur les panneaux électoraux

 

 

Source, suite et fin sur midilibre.fr

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