Publiée le 19 nov. 2012 par Johann Rousselot
Le projet d'aéroport du Grand Ouest, un partenariat public-privé avec la société Vinci, a été controversé dès sa naissance en 1970. Il a donné lieu au conflit dit
de Notre-Dame-Des-Landes. Les opposants sont des paysans, des résidents, des militants de tous bords, auxquels se sont joints il y a trois ans de nombreux jeunes anti-capitalistes qui occupent
la zone en bâtissant des lieux de vie alternatifs, cabanes, jardins potagers, etc... Tous dénoncent un projet inutile, mégalomaniaque, et qui serait en outre un terrible destructeur de la zone
humide du bocage nantais. Les zones humides sont protégées par l'Union Européenne, et c'est sur ce recours juridique que les opposants misent beaucoup d'espoir. L'occupation et la défense
physique de ce territoire par les Zadistes (de ZAD, Zone A Défendre) est surtout symbolique, tant les moyens mis en œuvre par l'Etat depuis la mi-octobre 2012 sous l'opération "César" sont
lourds. Cependant, la résistance est plus forte que ne l'avaient imaginé le pouvoir en place. Cette opération est censée déloger ceux que les autorités assimilent de manière volontairement
réductrice à des marginaux anarcho-autonomes qui ne pensent qu'à en découdre avec la police. Pour la plupart jeunes, ne trouvant pas leur place dans la société, face à des difficultés
financières souvent inextricables, récusant la société de croissance perpétuelle, ils avaient souhaité expérimenter ici des lieux de vie alternatifs, auto-gérés, hors du système. Finalement
tout autour s'agglomère une foule hétéroclite ainsi que des combats écologiques et sociétaux dépassant largement l'aspect local de cette lutte, livrant une guerre d'usure contre la logique
développementiste globale.
#NDDL #ZAD