Castor en gare de Rémilly: une immobilisation dangereuse voire illégale, le mouvement anti-nucléaire toujours mobilisé

Un arrêt prolongé à Rémilly insensé et risqué

A 7h, ce vendredi 25 novembre, le train qui doit rejoindre Gorleben était toujours stationné sur les voies de Rémilly. AREVA et la SNCF, qui ont fait partir le convoi du terminal ferroviaire de Valognes avec une journée d'avance pour tenter d'éviter les militants mobilisés sur place, se voient aujourd'hui obligés de stopper le train avant la frontière. L'Allemagne a en effet refusé de faire entrer le train sur son territoire avant l'horaire prévu initialement ce vendredi 25 novembre pour le passage de la frontière. Cet arrêt forcé en zone urbaine, totalement insensé, met en péril la sécurité des populations et expose les agents SNCF à des risques d'irradiations. Il nécessite également un important déploiement des forces de l'ordre, donnant l'impression d'un véritable état de siège : la ville était hier bouclée, de nombreux contrôles d'identité ont été signalés et des membres du RAID (Recherche Assistance Intervention Dissuasion de la Police nationale) ont été aperçus.

AREVA et la SNCF dans l'illégalité ?

Pourtant, l'accueil pour une durée prolongée de déchets aussi radioactifs est encadré par la loi, ce que la SNCF et AREVA semblent avoir oublié. Selon l'article L 1333 (et alinéas) du Code de la santé publique, les activités comportant un risque d'exposition des personnes aux rayonnements ionisants [I], sont soumises à autorisation ou à déclaration. Or, le train stationné en gare de Remilly pendant de longues heures génère bien un risque d'exposition des personnes aux rayonnements ionisants. Il pourrait donc entrer dans le champ d'application de l'article L 1333-1 du Code de la santé publique et mettre AREVA et la SNCF dans l'illégalité la plus totale. Une piste que le Réseau “Sortir du nucléaire“ compte bien creuser...


Des incertitudes quant à la suite des évènements

A l'heure qu'il est, de nombreux doutes planent sur la suite des évènements. De source policière, le train resterait stationné à Rémilly jusqu’au milieu de la matinée et se dirigerait vers Forbach pour passer la frontière vers 10h. Le Ministère de la Défense, de son côté, affirmait qu'il quitterait la gare dans la nuit [II], sans donner de précision sur le choix de l'itinéraire pour passer la frontière. La décision sur l'itinéraire après Rémilly pourrait être prise une à deux heures avant le départ, laps de temps que se donnent habituellement les autorités pour choisir un trajet avant un point de bifurcation envisagé. Le train se dirigera soit vers Forbach, soit vers l'Alsace.

Mais quelle que soit l'option choisie, le convoi sera forcément attendu dès son entrée en Allemagne, où de nombreuses actions sont prévues ou déjà en place.


Le Réseau « Sortir du nucléaire » toujours mobilisé

Ce sont plus de 20 rassemblements qui ont été organisés en France ces deux derniers jours. Cette nuit et jusqu'à l'arrivée du convoi à sa destination finale, le centre d'entreposage de Gorleben, le Réseau “Sortir du nucléaire“ est mobilisé et continue à suivre en temps réel l'avancée du train (III).
Des vigies sont sur le terrain pour nous signifier le moindre mouvement du CASTOR dans l'est de la France. Nos porte-parole seront également présents, à Rémilly demain matin et dans le Wendland pendant tout le week-end. Une équipe est aussi mobilisée pour suivre physiquement le train jusqu'à Gorleben et nous relater les actions et manifestations qui ne manqueront pas de ponctuer son avancée. Enfin, nous participerons à la grande manifestation de Danenberg, samedi, afin de montrer que tout comme la radioactivité, le mouvement antinucléaire n'a pas de frontières.




[I] L'article L 1337-5 3° du Code de la santé publique punit d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 15000 euros le fait d'entreprendre ou d'exercer une activité mentionnée à l'article L. 1333-1 sans être titulaire de l'autorisation ou sans avoir effectué la déclaration prévue à l'article L 1333-4.

L'article L 1333-1 du Code de la santé publique vise les activités comportant un risque d'exposition des personnes aux rayonnements ionisants, émanant soit d'une source artificielle, qu'il s'agisse de substances ou de dispositifs, soit d'une source naturelle lorsque les radionucléides naturels sont traités ou l'ont été en raison de leurs propriétés radioactives, fissiles ou fertiles, ainsi que les interventions destinées à prévenir ou réduire un risque radiologique consécutif à un accident ou à une contamination de l'environnement.

L'article L 1333-4 du Code de la santé publique prévoit que « Les activités mentionnées à l'article L 1333-1 sont soumises à un régime d'autorisation ou de déclaration, selon les caractéristiques et les utilisations des sources mentionnées audit article. (…) Toutefois, certaines de ces activités peuvent être exemptées de l'obligation de déclaration ou d'autorisation préalable lorsque la radioactivité des sources d'exposition est inférieure à des seuils fixés par voie réglementaire ».

[II] Source : BFM qui a joint le Ministère par téléphone

[III] http://groupes.sortirdunucleaire..org/spip.php?page=transports-suivi


Tag(s) : #environnement
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