PS et nucléaire : Interpellez M. Aubry et F. Hollande

En amont du débat confrontant Martine Aubry et François Hollande avant le second tour des primaires socialistes, le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les candidats à clarifier leur position sur la sortie du nucléaire. Ni mollesse, ni ambiguïté : après des décennies de soutien inconditionnel des chefs d’Etats successifs au nucléaire, les Français méritent une vraie rupture.

- Lisez notre décryptage 
- Interpellez François Hollande et Martine Aubry jusqu’au 16 octobre

Martine Aubry : une décision de sortie, mais un délai flou 



Martine Aubry a été la première candidate socialiste à se positionner clairement pour une sortie du nucléaire. Toutefois, les délais de sortie annoncés, de 20 à 30 ans (voire « en 30 ou 35 ans » comme elle l’a annoncé à Nancy le 7 octobre [1] ), restent trop flous, et mériteraient d’être beaucoup plus précis. 



Par ailleurs, Martine Aubry souhaite la poursuite du chantier EPR. Peut-on s’engager honnêtement pour une sortie du nucléaire tout en soutenant la construction de nouvelles centrales, a fortiori si celles-ci cumulent les surcoûts et les problèmes de sûreté ? 



C’est pourquoi, Madame Aubry, le Réseau "Sortir du nucléaire" vous demande de préciser au plus vite votre position sur les délais de sortie du nucléaire, et d’éclaircir votre intention quant au sort de l’EPR. 



François Hollande : une position ambiguë qui ouvre manifestement la voie à un renouvellement du parc nucléaire 



François Hollande se veut « raisonnable » en fixant des chiffres clairs de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française : il souhaite passer de 75 % à 50 % d’électricité atomique d’ici 2025. Son objectif (in)avoué : tromper les écologistes en entretenant le flou, en laissant laisser croire que cette réduction est compatible avec une sortie totale du nucléaire ultérieurement. 



La part restante du nucléaire à l’horizon 2025 reste bien trop élevée ; surtout, les chiffres avancés par François Hollande - qui plébiscite la poursuite de l’EPR de Flamanville - ouvrent en vérité la voie à la construction de nouvelles centrales. Si, comme il l’a avancé à Rouen devant des militants le 5 octobre dernier, les réacteurs de plus de 35 ou 40 ans sont fermés, il s’agirait alors de compléter la puissance apportée par les centrales restantes par la construction d’une dizaine d’EPR [2]… qui enfonceraient encore la France dans l’impasse nucléaire pour des dizaines d’années.



Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande donc à Monsieur Hollande de cesser les faux-semblants : assumez franchement votre engagement pour la construction de nouvelles centrales… ou prenez clairement parti pour la sortie du nucléaire. 



Rappelons que la sortie du nucléaire ne peut se faire que par la fermeture des centrales existantes, et l’annulation des nouvelles constructions. En 5 ans, en 10 ans ou en 20 ans, c’est aujourd’hui techniquement réalisable ; le délai dépendra de la volonté politique qu’un chef d’Etat vraiment tourné vers l’avenir et désireux de mettre fin à une connivence malsaine avec le lobby nucléaire voudra y consacrer.


Notes :

[1] http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2011/10/09/aubry-a-nancy-sans-concession
[2] Un rapide calcul nous montre que si tous les réacteurs de plus de 40 ans sont fermés en 2025, cela revient à soustraire la moitié de la puissance nucléaire actuellement installée. Si la part du nucléaire reste alors néanmoins à 50 %, cela veut soit dire que d’énormes efforts d’économies d’électricité ont été réalisés (ce qui est peu probable au vu du programme de M. Hollande), soit que de nouveaux réacteurs ont pris la relève…


Cyberaction

Les deux candidats PS ont encore du chemin à faire pour affiner leurs positions d’ici au second tours des primaires. En particulier, celle de François Hollande est incompatible avec une décision de sortie du nucléaire en 2012.

Interpellez les candidats, participez à cette cyberaction jusqu’au dimanche 16 octobre 2011 (second tour des primaires socialistes pour désigner le candidat PS à l’élection présidentielle).

NB : nous vous solliciterons bientôt, une fois les primaires socialistes passées, pour l’étape suivante de la campagne d’interpellation des candidats à la présidentielle.

- Interpellez Martine Aubry :

"Madame,
J’attends du prochain chef d’Etat un positionnement sans ambiguité sur le nucléaire et une rupture nette avec des décennies de soutien inconditionnel à l’atome. Je ne voterai pas pour vous à l’occasion des primaires socialistes si vous ne vous exprimez pas publiquement et ne faites pas figurer dans votre programme des délais précis de sortie du nucléaire et l’arrêt du programme EPR et des autres projets nucléaires en cours. Quelle que soit votre position, je la ferai connaître autour de moi."

Vous pouvez copier-coller ce message dans le formulaire de son site : http://www.martineaubry.fr/contact

- Interpellez François Hollande :

"Monsieur,
J’attends du prochain chef d’Etat une rupture nette avec des décennies de soutien inconditionnel à l’atome. A ce jour, votre position montre trop d’affinités avec le lobby nucléaire. Je ne voterai pas pour vous à l’occasion des primaires socialistes si vous ne vous engagez pas fermement pour une sortie du nucléaire totale et définitive et l’arrêt du programme EPR et des autres projets nucléaires en cours, et si vous laissez la porte ouverte à la construction de nouveaux réacteurs. Quelle que soit votre position, je la ferai connaître autour de moi."

Le formulaire sur le site de campagne de M. Hollande permettant juste de lui apporter son soutien, nous préférons vous conseiller de le contacter à l’adresse suivante : fhollande@assemblee-nationale.fr
Source : Sortir du nucléaire


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Tag(s) : #environnement
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