79393565.pngSoutenir Indymedia Paris, pour la liberté dans nos rues comme sur le net !

Indymedia Paris publie quelques photos de flics infiltrés dans une manif, et oulah, sacrilège, les syndicats de flics sont sur les nerfs, l’Hortefeux menace de porter plainte et tout le monde apprend le terme de «copwatching». Mais en fait de quoi s’agit-il ? Le copwatching c’est le Wikileaks de la rue, la surveillance de celles et ceux qui prétendent, en toute impunité, nous surveiller, nous menacer, nous agresser (verbalement souvent, physiquement régulièrement)…



La documentation de tous ces faits, si elle n’est pas légale — c’est leur police, leurs lois — est légitime. En manif, cela permet de pouvoir identifier plus rapidement des flics infiltrés, pra­tique courante : les images n’ont pas manqué cet automne pour prouver les techniques poli­cières d’infiltration systématique des manifs contre les retraites. Une vidéo de RebellyonTV le prouvait (comme d’autres depuis longtemps en réalité), et a fait réagir beaucoup de monde [Personne n’a pourtant porté plainte contre RebellyonTV, ni contre Mélenchon, ni Bernard Thibault qui s’en plaignaient ou les dizaines de sites et de journaux qui relayaient l’info ou la vidéo. À un moment il devient difficile de porter plainte contre une évidence manifeste.].



Et il est souvent trop long en manifestation de s’assurer qu’on ne fabule pas, que l’oreillette entre-aperçue en est bien une, et qu’on ne va pas accuser quelqu’un à tort… Se refiler, faire tourner les photos des flics infiltrés est l’une des manières (finalement bien non-violente) de s’en prémunir et de protéger un cortège. Les flics (plus ou moins) incognitos dans les manifs, c’est le retour des polices secrètes, des polices politiques qui t’arrêtent dès que tu marches pas complètement droit.



Dans la rue, au quotidien, tout le monde craint les cow-boys de la BAC, à cent à l’heure au volant de leurs voitures banalisées, toujours en civil et oubliant régulièrement leurs brassards dans leur poche. Les flics en civil et armés dans nos rues, c’est le retour de la vendetta, mais légale et protégée au plus haut niveau.



La police française n’aime pas la lumière



L’été dernier, l’évocation documentée de l’occupation policière de la Villeneuve à Grenoble avait déjà valu des menaces d’Hortefeux lui-même à l’égard d’Indymedia Grenoble et du Jura Libertaire. En France, il est interdit de filmer des interventions policières (excepté pour les journalistes encartés) : concrètement, la personne qui a filmé le tabassage de Rodney King à Los Angeles aurait risqué plusieurs années de prison en France !! Alors finale­ment, la question qui se pose face à ces menaces contre quelques photos et quelques textes, c’est «mais de quoi ont-ils peur ? » Que pourrait bien révéler l’observation des flics en manif, leurs profils Facebook et leurs blogs, ou l’enregistrement vidéo de leurs interven­tions ? Qu’ils sont violents, réactionnaires, et souvent racistes ? Apparemment c’est ce que craignent leurs supérieurs et leurs syndicats.



On va nous aussi les surveiller, les identifier et se passer le mot, d’une manière ou d’une autre. S’il faut y mettre les formes, pour ne pas être inutilement poursuivi en diffamation ou pour outrage, on les mettra, et on leur donnera du monsieur madame tant qu’ils veulent. Mais on les photographiera, tant qu’ils mettront les pieds dans les manifs sans brassards, tant qu’ils feront de la même manière des interpellations dans la rue sans être identifié-e-s… Tant qu’ils ne pourront pas être condamnés sans qu’Hortefeux intervienne pour les défendre, tant qu’existera le délit d’outrage ou de rebellion qui leur permet en toute impunité de pourrir la vie à une partie grandissante de la population…



Si ce travail de surveillance de la police demande du temps et de l’organisation pour ne pas risquer de pointer du doigt des gens qui n’ont rien à voir (nombreux sont les manifestant-e-s suspectées à tort d’être des flics), il est plus que jamais nécessaire de prendre ce temps.



C’est pour cela que nous soutenons et que nous appellons le maximum de personnes à soutenir Indymedia Paris :
— D’abord en hébergeant les photos qui ont fait réagir Alliance (parce qu’il s’agit aussi dans cette affaire de fliquer le net autant qu’ils fliquent déjà nos rues) ;
— Ensuite pour faire cesser rapidement les pratiques d’infiltration des flics en manif et les agissements de cowboys dans la rue, en nous organisant collecti­vement pour multiplier les pratiques de «copwatching» et leur diffusion.



On en a tous et toutes marre de la police et de ses pratiques, de la surveillance perma­nente, entre les hélicos, les caméras, le fichage ADN, les logiciels espions, les dizaines de fichiers plus ou moins légaux [Quelqu’un a déjà évoqué les fichiers plus ou moins secrets «de personnes recherchées pour appartenance à la mouvance anarcho-autonome» qui pourissent la vie à des centaines de personnes, lors de simples contrôles routiers par exemple, quand les flics doivent noter leur provenance, leur destination, le contenu de leur téléphone portable avant de les laisser repartir ?]…



Soutenir Indymedia Paris, pour la liberté

dans nos rues comme sur le net !


Des membres du collectif d’animation
de Rebellyon, 24 décembre 2010.



P.-S. : À noter que LOPPSI 2 permettra le filtrage de sites internet avec établissement d’une liste noire. Le partage de l’information devient vital avant que les sites tels Indymedia, Rebellyon, Jura Libertaire ou autres soient totalement évincés.





Tag(s) : #actualités
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