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Sans doute n'avez-vous pas vu en 2009, Violent days, un film en noir et blanc de Lucile Chaufour. Faut dire que le nombre minuscule de copies a fait que presque personne a vu ce film, sinon quelques milliers de spectateurs quand le film avait la chance d'atteindre leurs régions. Les copies d'un film sont onéreuses, la publicité aussi. Pour les grosses machines à décerveler "Made in Hollywood" ou pour les produits français "Made in Luc Besson" ce sont des budgets énormes pour la promotion et un nombre de copies par centaines.

L'argent va à l'argent.

Et puis il y a l'autre cinéma, celui qui ici nous intéresse, les films à petits budgets, sans vraiment de promotion tapageuse qui ne font pas la une des rares émissions de télévision traitant du cinéma.

Ce fut le cas pour Violent days dont nous vous avions déjà parlé lors de sa sortie en septembre dernier.


LE ROCK N'EST PAS UNE POSE


Ce film est incomparable car atypique, une qualité rare dans notre cinéma hexagonal de plus en plus formaté en dehors d'une poignée d'exceptions.

Le scénario est bref : quatre banlieusards se dirigent en voiture vers Le Havre, en direction d'un improbable festival de rockabilly.

Etonnant mélange de fiction et de documentaire brossant des rapports de classe et des tensions hommes-femmes, le film pourrrait être une sorte de road-movie, un peu mélancolique, tendance fin de voyage, fin des illusions, fin d'époque, avec son lot de lucidité proche de l'os, de bagarres gratuites entre tribus.

Il y a un noir et blanc parfois surexposé, une blonde, des teddy boys, la tristesse d'une ville portuaire sinistrée Le Havre, de Caucriauville et de La Mare rouge, une petite salle de  spectacle sinistre et les interminables barres de HLM.

Bref, des dialogues aux images et aux propos, il y a chez Lucile Chaufour, du Cassavetes, et que dire de mieux. Un film très attachant, que l'on a envie de revoir une seconde fois à la fin de la première vision.

Si ce film était anglais ou américain, il serait déjà culte, on pense aussi parfois à un des films "culte" de Coppola, RUSTY JAMES.

Inutile de dire que la bande-son est un plaisir si vous aimez le rock, le vrai, version Cochran ou Wanda Jackson.

Faute d'avoir été vu en salles, espérons que la sortie, le mois dernier, du DVD va permettre à un nouveau public de le voir enfin.

Pour nous c'est un des meilleurs films de 2009 et il est injuste que personne ne le sache, alors, il faut acheter ce DVD, n'hésitez pas à le commander car il n'est pas certain, non plus, qu'il soit vraiment bien distribué...

Lucile Chaufour chante, aussi, et se produit en concert parfois, en trio. On espère qu'elle aura les moyens, et l'envie de tourner à nouveau un long métrage, son talent est attendu...

Interview de la réalisatrice : 4'27


Violent Days
envoyé par toutlecine. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

 


LE MONDE /
"Un des films les plus étranges et attachants vus depuis longtemps"
BRAZIL /
"Le cinéma de Lucile Chaufour redonne au 7e art sa noblesse d'art et nous éloigne de la consommation imbécile de produits manufacturés"
MARIANNE /
"La réalisatrice donne à voir un OVNI fascinant, intemporel et filme dans un noir et blanc somptueux"
ARTE /
"Il réussit à émerger de cette noirceur et de cette désuétude mélancolique, un beau et tragique portrait de femme, incarnée par Serena Lunn"


 

Tag(s) : #écrans
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