Roman Polanski, redevient un homme libre

La Suisse a annoncé lundi en début d'après midi qu'elle refusait l'extradition de Roman Polanski vers les Etats-Unis qui «ne peuvent pas faire appel de cette décision».

 

Le cinéaste Roman Polanski «a quitté son chalet de Gstaad» où il était assigné à résidence, après le rejet ce lundi de la demande d'extradition américaine par la Suisse et le retrait de son bracelet électronique. Polanski «ne sera pas extradé vers les Etats-Unis et les mesures de restriction de sa liberté sont levées», a annoncé lundi la ministre suisse de la justice.

Le bracelet électronique que portait le réalisateur depuis son assignation à résidence en décembre 2009 dans son chalet de la station huppée de Gstaad lui a été enlevé, a précisé la ministre, Eveline Widmer-Schlumpf, au cours d’une conférence de presse à Berne.

«Les Etats-Unis ne peuvent pas faire appel de la décision de la Suisse» de rejeter leur demande d’extradition, a-t-elle ajouté.

«Les clarifications approfondies qui ont été menées à bien n’ont pas permis d’exclure avec toute la certitude voulue que la demande d’extradition américaine présentait un vice», a expliqué la ministre.

Le ministère américain de la Justice a indiqué ce lundi qu'il ne faisait «pas de commentaire» sur la décision des autorités suisses.
«Vice grave»

Elle a mentionné le refus des autorités américaines de transmettre le procès-verbal d’une audition du procureur Roger Gunson, en invoquant une décision de justice qui concluait à son caractère confidentiel.

«Ce document devait permettre de confirmer que le juge avait bien assuré aux représentants des parties, lors d’une séance le 19 septembre 1977, que les 42 jours que Roman Polanski avait passés dans la division psychiatrique d’une prison californienne couvraient la totalité de la peine d’emprisonnement qu’il devait exécuter», précise un communiqué du ministère publié à l’occasion de la conférence de presse de Mme Widmer-Schlumpf.

«Si ces faits sont avérés et que Roman Polanski a dès lors effectivement exécuté l’intégralité de sa peine, la demande d’extradition des autorités américaines et, a fortiori, la procédure d’extradition sont dénuées de fondement», ont observé les autorités helvétiques.

En effet, «dans ces conditions, on ne saurait exclure avec toute la certitude voulue que Roman Polanski ait déjà exécuté la peine prononcée autrefois à son encontre et que la demande d’extradition souffre d’un vice grave».
Les autorités suisses ont en outre jugé que la mise en oeuvre du traité d’extradition avec les Etats-Unis devait tenir compte du «climat de confiance» qui s’était établi.

Roman Polanski a fait des séjours réguliers en Suisse, sans être inquiété, «depuis l’achat de son chalet à Gstaad en 2006», a ajouté la ministre.

«Roman Polanski ne se serait certainement pas rendu au Festival du film de Zurich en septembre 2009 s’il n’avait pas eu confiance dans le fait que ce voyage n’aurait pas de conséquences juridiques», relève le ministère de la justice dans un communiqué publié à l’occasion de la conférence de presse.




Source : Libération 

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