cache la forêt



31.10.2013 Nouveau renoncement du gouvernement, la suspension de l'écotaxe n'aura aucun autre effet que de calmer la mobilisation des transporteurs et des agri-managers. En fond, la crise de l'agroalimentaire breton est toujours là, et ce n'est pas cette décision populiste qui y changera grand chose. La situation actuelle de l'agroalimentaire est la conséquence de mauvais choix économiques de dirigeants d'entreprises, y compris coopératives, pariant incessamment sur la croissance des volumes, plus que sur la valeur ajoutée des productions bretonnes.
 

Tout le monde n'est pas en difficulté : regardons d'abord quelle entreprise l'est et son positionnement en termes de produits et de marchés ou encore sa stratégie de rémunération et de formation des salariés. Les travailleurs, qu'ils soient salariés ou paysans sont, ensemble, victimes des dérives de l'industrie agro-alimentaire. Repenser le « modèle » breton en termes de valeur ajoutée et de relocalisation serait un projet véritablement porteur d'avenir.

Quant à l'écotaxe, dommage collatéral d'une politique à la dérive, elle poursuivait un objectif certes louable, mais ce n'était encore une fois qu'un pansement. Une mesure sensée réduire les émissions polluantes, en finançant la construction de routes, ne peut que laisser songeur… Surtout sur fond de vocation exportatrice de la France et de recherche de compétitivité qui auraient du mal à s'accommoder du très lent transport fluvial.

Il y a un véritable travail à faire, une ambition à avoir et à assumer, pour que paysans et salariés de l'agroalimentaire ne soient plus tributaires d'un marché dans lequel ils ne sont que des pions. Et cette réflexion doit aussi prendre en compte les questions climatiques, au-delà de l'affichage habituel de bonnes intentions. Les virevoltes systématiques du gouvernement laissent cependant craindre qu'une vision à long terme ne soit pas à l'ordre du jour.


Crédits photos : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Renault_magnum_nd.jpeg

 

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Ecotaxe : la Confédération paysanne se distingue
Le syndicat dénonce les arbitrages faits pour les aides européennes : « C'est le portique qui cache la forêt. »Il invite à ne pas se tromper de débat.
 

 

Jean Cabaret. Porte-parole de la Confédération paysanne en Bretagne.

Le report de la mise en place de l'écotaxe, c'est une bonne nouvelle pour l'agriculture et l'agroalimentaire ?

Ce report de l'écotaxe est de mauvais augure par rapport aux décisions à prendre pour l'avenir de la planète. Nous sommes bien confrontés à la nécessité de faire face au réchauffement climatique. Ceci implique une mutation des moyens de transport utilisés. Pour répondre à ce défi, il va falloir financer de nouvelles infrastructures être moins dépendants du camion, développer le fret ferroviaire.

Vous défendiez l'écotaxe ?

Ce débat était très mal engagé. Le décret pour sa mise en place a été signé lors du second tour de l'élection présidentielle. Cela ressemblait à une bombe laissée sous la table par le gouvernement précédent. L'écotaxe est ensuite devenue un étage de plus dans les dispositifs fiscaux du gouvernement actuel. Un de trop sans doute. Il faut garder le principe de cette réorientation des moyens de transports en remettant à plat le dispositif. Ne pas oublier que l'écotaxe aurait coûté 40 millions par an à l'économie bretonne et permis dans le même temps de financer 130 millions d'investissements.

 

 

Tag(s) : #actualités
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