Quand on évoque le nom de John Dos Passos, écrivain américain du début du vingtième siècle, une expression vient aussitôt à l'esprit : Génération perdue, et un titre de roman : Manhattan Transfer...

Pourtant on ne peut résumer Dos Passos à cela. L'auteur d'une quarantaine de romans a aussi écrit une très ambitieuse trilogie durant les années trente : USA, sans oublier de la poésie, des essais ou du théâtre... et il créa des centaines de tableaux car il pratiqua longtemps la peinture.

 

A ses débuts John Dos Passos était à gauche, même très gauche, surtout pour les États-Unis, pacifiste, partisan de l'abolition de la peine de mort, dénonçant l'injustice de la condamnation de Sacco et Vanzetti, et allant même jusqu'à faire le voyage en URSS en 1928 afin d'étudier le système socialiste. Il écrit sur la vie des syndicats américains (Industrial workers of the world) et retrouve Hemingway (autre membre de la Lost Generation) en Espagne durant la guerre civile. C'est en 1925 qu'il publie "Manhattan Transfer", un chef d'œuvre sur sur la vie à New York durant les premières décennies du vingtième siècle. Succès. Il brosse alors un tableau très contrasté de la vie américaine, avec d'un côté les riches, et de l'autre les pauvres, deux mondes irréconciliables. Réalisme et pessimisme sont alors deux constantes de ses écrits.

 

Au fil des années, il devient de plus en plus critique envers le stalinisme, va rompre avec Hemingway et devenir assez réactionnaire, se tournant vers la fin de sa vie vers l'histoire des "pères fondateurs" des États-Unis, notamment Jefferson.

Vu la place déterminante de cet auteur dans l'histoire de la littérature mondiale, on comprend l'importance de la publication de cet unique entretien accordé par Dos Passos à la télévision en septembre1969, soit un an avant sa mort à l'âge de 74 ans.

 

Sans tomber dans un inventaire à la Prévert, Dos Passos nous parle de son enfance à Chicago, de la première guerre mondiale, de son métier d'écrivain, de sa relation avec Hemingway ou encore de Voltaire et Cendrars.

Inutile de préciser que cet entretien réalisé par Hubert Knapp, d'une durée de 2 h 40 est précieux pour tous les amoureux de la littérature. Il est issu de la collection Archives du XXe siècle de la défunte ORTF où Jean José Marchand filma environ 150 personnalités parfois juste avant leur disparition.

A signaler dans la même collection, toujours aux éditions Montparnasse, JORGE LUIS BORGES, 7 heures d'entretiens réalisés par Suzanne Bujot à Buenos Aires en 1972...

 

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JOHN DOS PASSOS

Archives du XXe siècle

Entretiens réunis par Jean-José Marchand

Éditions Montparnasse

Collection Regards

2014 / 2 h40 / 15 euros

 

 

 

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