Il y a un an, en juin 2013, la Pac arrivait au terme de deux années de négociation. Elle y avait perdu sa vocation communautaire, laissant aux Etats de nombreuses marges de manœuvre pour une application à la sauce nationale, préservant les intérêts des lobbys agro-industriels. Aux élections du 25 mai, c'est l'ambition européenne elle-même qui a été sacrifiée sur l'autel des désenchantements et des replis nationaux.
Les pouvoirs politiques peuvent battre leur coulpe : ils portent la responsabilité de cette débâcle qui fait de la France le premier pays « facho » d'Europe. Cette France envoie au Parlement de Strasbourg des fossoyeurs de l'idée européenne à quelques jours des commémorations du débarquement en Normandie où une coalition mondiale mettait fin à la barbarie fasciste. Oui, la colère le dispute au dégoût envers « ceux » qui ont permis que la désespérance pousse à un vote de repli sur soi et d'exclusion de l'autre.
Combattre l'exclusion, c'est ce que nous n'avons cessé de faire lors des discussions sur l'application française de la Pac. Mais le 27 mai, au ministère, lors du rendu des derniers arbitrages, nous n'avons pu que constater que si notre détermination a permis d'obtenir des aides aux légumineuses, d'introduire de la dégressivité ou de diminuer les seuils d'accessibilité aux soutiens publics, nous n'avons pas réussi à faire disparaître ces seuils, excluantpar définition, ni à faire reconnaître une aide aux fruits et légumes frais, pourtant bien en difficulté, ou aux petites fermes…
La Pac favorisant l'emploi, l'environnement, l'équité entre paysans et l'équilibre des territoires ne sera pas celle-ci. Pour la suivante, celle d'après 2020, pour qu'elle soit au service d'une alimentation de qualité avec des paysans nombreux, nous devrons plus que jamais convaincre les citoyens de nous rejoindre, nombreux.
Où et comment se fera l'alimentation de demain ? Avec combien de paysans ? Ces questions sont au cœur de notre combat contre la ferme-usine des 1000 vaches. C'est ce qu'a rappelé notre porte parole, Laurent Pinatel, à l'issue de sa nouvelle garde à vue, en réclamant la tenue d'un débat citoyen pour y répondre. Car loin d'amoindrir notre détermination, la garde à vue de nos cinq camarades paysans à l'issue du démontage de la salle de traite de la ferme-usine nous a conforté dans notre volonté de refuser de tels projets nuisibles pour l'avenir des paysans et de la société.
Nos révoltes, nos combats, nos actions, de Notre-Dame-des-Landes à Drucat, dans la Somme, en passant par tant de projets inutiles, ruineux et gaspilleurs de terres et de paysans, sont autant de « bombes à graines » lancées dans les failles d'un système périmé.
Nous semons pour faire perdurer cette idée : « résister c'est créer ! créer c'est résister ! ». Nous ferons ainsi reculer ces nouvelles barbaries.
Marie-Noëlle Orain,
paysanne dans la Loire-Atlantique,
secrétaire générale de la Confédération paysanne
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