Rapport des experts rendu public grâce aux grévistes de la faim

Gaillac, 27 octobre 2014

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Rapport des experts rendu public grâce aux grévistes de la faim :

le Collectif avait raison sur les critiques, il doit être entendu sur les alternatives !

 

Après les nombreux courriers, plusieurs casserolades devant le Conseil Général, il aura donc fallu y ajouter deux mois de grève de la faim pour enfin obtenir les réponses aux questions que le Collectif a posées sans succès au Conseil Général depuis 2013. Le 8 septembre, une mobilisation conjointe et pacifique des occupants de la ZAD du Testet, du Collectif Testet et de la Confédération Paysanne avait permis de bloquer le chantier et d’obtenir que Ségolène Royal décide d’une mission d’expertise pour évaluer le barrage de Sivens.

 

La publication aujourd’hui du rapport des experts répond à la demande faite à la Ministre de l’Ecologie le 13 octobre par les trois derniers grévistes Roland FOURCARD, Christian CONRAD et Gilles OLIVET. Forts de cette victoire après l’une des plus longues grèves de la faim en France, Roland FOURCARD et Christian CONRAD ont mis fin à leur grève après respectivement 61 jours et  55 jours ! Le Collectif les remercie vivement, ainsi que la dizaine de grévistes ayant participé au mouvement depuis le 27 août 2014 et espère que cette longue grève dont le Conseil Général porte la responsabilité n’entraînera pas de séquelles.

 

La lecture du rapport des experts explique pourquoi le président du Conseil Général, Thierry Carcenac, a toujours refusé de répondre aux questions et même de débattre en public pendant une heure avec le Collectif. En effet, les experts reconnaissent que c’est bien l’analyse argumentée du Collectif qui était la bonne.

 

Suite à l’obtention du rapport de la CACG de 2001 (caché durant l’enquête publique en 2012), le Collectif a publié deux rapports en septembre 2013 qui démontraient que la dernière étude de la CACG sur laquelle reposait le projet de barrage (mars 2009) était mensongère. La CACG gardait alors les mêmes données qu’en 2001 alors que, sur le terrain, les surfaces irriguées et les pollutions à diluer avaient fortement baissé. Pour les experts, « l'estimation des besoins a été établie sur des données anciennes et forfaitaires ». Tout comme le Collectif, ceux-ci observent un surdimensionnement du projet.

 

Le volume du déficit en eau n’est pas une question anodine car elle a conditionné le choix du site de Sivens et donc à la fois les nombreux impacts environnementaux mais aussi le coût très élevé du projet (6 €/m3). Le déficit en eau réellement nécessaire, estimé à environ 400 000 m3 par le Collectif, ouvre la voie à de nombreuses alternatives au barrage de Sivens. Comme le reconnaissent eux-mêmes les experts : « Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles. Ceci est d'autant plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé ».

 

Les deux ingénieurs généraux soulignent également qu’ « il existe un véritable problème de compatibilité entre le projet, tel qu'il est actuellement présenté, les règles d'intervention du FEADER, et les règles applicables en matière d'aides publiques ». Peut-être qu’ainsi, le Préfet de région, gérant des fonds FEADER, répondra enfin au courrier du Collectif, le 30/11/13 (avant que les fonds soient accordés), qui lui « faisait part des incompatibilités de ce projet avec les critères d’éligibilité du dispositif 125 B1a et, plus largement, avec les délais du programme européen FEADER 2007/2013 ». Le Collectif regrette cependant que les experts n’aient pas examiné le coût total de fonctionnement du projet alors que le Collectif leur a communiqué une estimation à hauteur de 360 000 €/an dont 95 % seraient à la charge des contribuables.

 

Le Collectif reviendra progressivement sur les différentes failles du projet car elles soulèvent des questions plus profondes sur la responsabilité des différents services instructeurs, sur les conflits d’intérêts et sur la pression exercée sur les fonctionnaires par différents acteurs.

 

Réagissant à un premier examen rapide du rapport, Ben Lefetey, porte-parole a déclaré « En refusant d’écouter les analyses du Collectif il y a un an, et même simplement d’y répondre, le Conseil Général et les ministres Le Foll et Martin sont responsables de tout ce qui est arrivé depuis : un mort, de nombreux blessés, un conflit ouvert au sein de la population locale, une trentaine d’hectares de zone humide et de forêt complètement défrichés… Notre Collectif exige l’abandon immédiat du projet dans sa version actuelle et l’ouverture d’un processus multi-acteurs sur les alternatives qui sont plus nombreuses que celles préconisées par les experts. Ce rapport montre que le Collectif doit être désormais entendu sur les alternatives au barrage ! ».

 

Contact médias : Ben Lefetey 06 99 26 60 66

 

SOURCE / collectif-testet.org

Tag(s) : #environnement
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