OFPRA : OPÉRATION PROMOTIONNELLE SUR LES ÉRYTHRÉENS

 

 

 

 

 

 

Une équipe de l’OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides, chargé de statuer sur les demandes d’asile en première instance) a débarqué à Calais ce week-end, ainsi que dans d’autres campements de la région. Objectif : trouver 200 Érythréens à qui donner l’asile en deux jours. L’Union européenne fait des difficultés au gouvernement en raison de la baisse des demandes d’asile dans le pays, alors que leur nombre augmente partout en Europe, baisse due à une décomposition voulue du système d’accueil, visant précisément à dissuader les personnes de faire leur demande en France.

 

Il faut donc trouver 200 Érythréens à qui donner l’asile, à tout prix. Le directeur générale de l’OFPRA est présent en personne pour conduire l’opération, comme à chaque fois que le ministère de l’intérieur utile cet organisme sensé indépendant pour une opération politicienne. Des traducteurs plus ou moins improvisés doivent certifier qui est Érythréen et qui ne l’est pas. L’arbitraire règne. Une Érythréenne est ainsi reclassée Éthiopienne par un de ses anciens collègues de jungle qui avait un compte à régler avec elle, alors que dans un entretien avec un officier de protection elle aurait pu démontrer qu’elle venait d’Érythrée.

 

Comme ils n’arrivent pas à boucler leur quota, les agents de l’OFPRA s’acharnent à convaincre des Érythréen-ne-s qui veulent aller au Royaume-uni, jusqu’à ce qu’ils ou elles acceptent de demander l’asile en France.

 

Les formalités administratives expédiées en une demie-journée, les néo-réfugiés sont mis avec tous leurs papiers dans des bus qui les emmènent vers des lieux d’hébergement. Comme quoi, quand les autorités le veulent, elles peuvent faire ville et trouver des hébergements tout de suite.

 

Tant mieux pour les heureus-ses gagnant-e-s de la loterie. Mais tou-te-s les autres, qui viennent du mauvais pays, Soudan, Syrie, Afghanistan ou autre, ou les Érythréen-ne-s qui n’ont pas été reconnu-e-s comme Érythréen-ne-s, ou qui se sont manifesté-e-s après la fin de l’opération promotionnelle, c’est juste la rage d’avoir à continuer à galérer pendant des mois, et à attendre dans un bidonville qu’on veuille bien leur proposer l’hébergement auquel ils ont droit depuis le premier jour de leur demande.

 

Le 18 juin 2014, le directeur général de l’OFPRA à l’ancien lieu de distribution des repas occupé par les exilés pour revendiquer des conditions d’accueil dignes, pour les convaincre de demander l’asile. Après de la fin de cette opération promotionnelle, le lieu a été évacué, plus de six cents personnes ont été arrêtées, plus de deux cents placées en rétention, pour la plupart avec des décisions d’expulsion vers l’Érythrée et le Soudan.

 

SOURCE / PASSEURSDHOSPITALITES

 

 

Tag(s) : #actualités
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