Tout autre nom, Craig Johnson, éditions Gallmeister

La fin d'un hiver rigoureux nous amena, non seulement la renaissance du printemps, mais aussi une nouvelle aventure du shérif Walt Longmire, la dixième, signée par Craig Johnson que nos lecteurs connaissent bien depuis plusieurs années :Tout autre nom, chez Gallmeister est une fois encore une histoire forte et bien noire.

 

 

Au départ, il s'agit d'un suicide. Dans un comté voisin, un inspecteur de police, Gerald Holman s'est tué dans sa chambre d'hôtel. Situation peu fréquente, mais quand même assez banale. Ce qui l'est moins, beaucoup moins, est que cet inspecteur est un vieil ami du shérif, et surtout, entre plus troublant, le flic s'est tiré deux balles dans la tête. Deux balles, cela semble beaucoup... Alors quand on vient le chercher afin d'éclaircir ce mystère, Walt Longmire se plonge dans les dossiers de Holman. Et quand on cherche, souvent on trouve. Son collègue enquêtait depuis quelque temps sur une série de disparitions de jeunes femmes dans cette zone. Cela fait donc plusieurs bonnes raisons de creuser, malgré que le shérif ne soit pas sur son terrain légal d'intervention. Ainsi débute Tout autre nom...

 

 

Cela fait maintenant une décennie que le public français a ses réguliers rendez-vous avec ce personnage nommé Walt Longmire. Un public qui ne cesse de s'élargir. Ce qui n'est que justice vu la qualité de ses histoires et l'humour qu'il réussit à instiller au milieu de situations souvent très noires. On ajoutera à cela, la peinture des grands espaces des plaines du Wyoming. Un endroit que Craig Johnson connaît bien car il y possède un ranch sur les contreforts des Bighorn Mountains. Avant d'être maintenant un écrivain reconnu, déjà quinze titres parus aux États-Unis, notre homme fut policier, professeur en fac, cow-boy, charpentier ou encore pêcheur professionnel. Enfin on notera que sort en ce moment A vol d'oiseau, en format poche, chez Points Seuil, déjà paru en 2016. Au-delà de Tout autre nom, nous vous conseillons chaudement Tous les démons sont ici, et Dark horse. Si vous n'avez encore jamais lu Craig Johnson, commencer par l'un de ces titres est une bonne porte d'entrée. Plus tard, vous aurez envie de lire les autres...

 

Dan29000

 

 

Tout autre nom

Craig Johnson

Traduit de l'américain par Sophie Aslanides

Éditions Gallmeister

Collection Americana

2018 / 352 p / 21,50 euros

 

Le site de l'éditeur

 

Tournée

Craig Johnson en France

Craig Johnson est invité au festival Quais du Polar du 6 au 8 avril 2018.

Il sera également :

- Le 5 avril au Centre National du Livre (Paris), pour une table ronde

- Le 9 avril à la librairie le Murmure des Mots de Brignais

- Le 10 avril au Hall du Livre de Nancy

- Le 11 avril à la librairie La Fleur qui pousse à l'intérieur de Dijon

- Le 12 avril à la librairie L'Arbres à Lettres de Paris Bastille

- Le 13 avril à 17h à la médiathèque Jean Lévy (en partenariat avec Le Furet du Nord) de Lille

 

EXTRAIT :

Joseph Conrad prétend que, si vous voulez connaître l’âge de la Terre, regardez plutôt la mer déchaînée par une tempête. Si vous voulez connaître l’âge du pays de la Powder River, il suffit de vous trouver du mauvais côté d’un train de charbon. Un gars qui travaillait pour la Burlington Northern Santa Fe m’a dit un jour que, dans le nord du Wyoming, les trains se composent d’environ cent quarante wagons et qu’ils sont longs de deux kilomètres, mais quand on est arrêté pour en laisser passer un, on a bien l’impression qu’ils sont encore plus longs.

Lucian Connally, mon ancien patron et le shérif à la retraite du comté d’Absaroka, plongea la main dans sa poche et en sortit sa blague à tabac ornée de perles que les anciens de la tribu cheyenne lui avaient offerte longtemps auparavant, lorsqu’ils lui avaient donné le nom de Nedon Nes Stigo, L’Homme-qui-se-sépare-de-sa-jambe.

— La vache, il est long, celui-là.

Il prit aussi sa pipe de bruyère dans la poche intérieure de sa veste légère – bien trop légère pour la saison – et se mit à manipuler une petite boîte d’allumettes.

— Autrefois, on recevait des appels des policiers des chemins de fer, quelle bande de glandeurs, ceux-là, ils voulaient qu’on vienne pour identifier les vagabonds qui s’étaient planqués dans les wagons-trémies à Chicago et Milwaukee et qui n’arrivaient plus à en sortir tellement les parois des wagons étaient lisses… (Il bourra le fourneau de sa pipe avec une petite quantité de tabac.) Les wagons étaient tractés jusqu’aux mines et ils balançaient des tonnes de charbon sur les pauvres gars… tu parles d’une surprise.

— SDF.

Il se tourna vers moi.

— Quoi ?

— Des SDF. On ne dit plus vagabonds.

Il hocha la tête et se replongea dans la contemplation du train.

— Aplatis comme des putain de crêpes, je dirais, moi.

Je regardai les wagons défiler et sentis le sol trembler. La réserve de charbon la plus abondante des États-Unis, le bassin de la Powder River, est l’un des plus grands gisements du monde et a fait du Wyoming le premier État producteur de charbon depuis la fin des années 1980.

Il sortit une allumette de sa boîte et s’apprêta à la frotter.

 

Tag(s) : #lectures
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