Mapplethorpe : Look at the pictures

Qu'il s'agisse de fleurs, de bondage, d'éphèbes noirs ou de portraits de célébrités, l'esthétique de Robert Mapplethorpe est restée inchangée : des compositions rigoureuses, léchées, le plus souvent dans un noir et blanc sacralisé. De son enfance protégée à sa mort précoce en 1989, emporté par le sida à 42 ans, ce documentaire suit la trajectoire du sulfureux photographe.

Élevé dans une banlieue cossue de l'État de New York, qu'il quittera dès que possible, Robert Mapplethorpe entre, à 17 ans, dans une école d'art. S'il dédaigne encore la photographie, le hobby d'un père avec qui il ne s'entendra jamais, il cherche à révolutionner l'art, par des collages ou des actes subversifs, immolant son singe domestique sur l'autel de son travail de fin d'études. Il rencontre Patti Smith et le couple s'installe au mythique Chelsea Hotel. S'ensuit une période d'effervescence créative pour ce duo anticonformiste et sexy. Fasciné par les revues sous cellophane, Robert inaugure ses collages pornographiques, puis se met au Polaroid, photographiant ses premiers modèles. La découverte de son homosexualité fait voler en éclats son histoire d'amour avec Patti, pour qui il réalisera néanmoins le superbe portrait ornant l'album Horses.

Compositions rigoureuses
Inexplorée par l'art contemporain des années 1960-1970, la pornographie offre à Robert Mapplethorpe un extraordinaire champ d'expression. Il abolit les frontières entre l'intime et l'art, faisant de ses amants et de ses pratiques SM le sujet de ses photos. Mais qu'il s'agisse de fleurs raffinées, de bondage, d'éphèbes noirs ou de portraits de célébrités, son esthétique demeure inchangée : des compositions rigoureuses, léchées, le plus souvent dans un noir et blanc sacralisé. De son enfance protégée à sa mort précoce en 1989, lorsqu'il est emporté par le Sida à 42 ans, ce documentaire suit la trajectoire du sulfureux photographe, puisant dans un généreux fonds d'archives (photos, dessins, vidéos, entretiens) et recueillant les témoignages de ses proches – frère et sœur, amis, amants, historiens d'art ou galeristes. Sans occulter le cynisme du personnage et son ambition dévorante, ce film montre aussi son charisme et l'acuité de son regard, dévoilant les multiples facettes d'un artiste diabolisé par l'Amérique conservatrice, qui a tenté de le cantonner à la pornographie.

 

ARTE / VENDREDI 16 NOVEMBRE 2018 A 22 H 25

Réalisation :
Randy Barbato
Fenton Bailey
Pays :
Royaume-Uni
Année :
2016
 
SOURCE/ ARTE.TV
Tag(s) : #écrans
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