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Synopsis de Océans poubelles

Les réalisateurs partent à la recherche de déchets nucléaires engloutis, guidés par un militant écologiste qui, à l'époque, a tenté de barrer la route aux bateaux chargés de fûts toxiques. Ils rencontrent des responsables politiques, des membres de Greenpeace et des scientifiques, à qui ils soumettent les échantillons prélevés. Ils mettent ainsi au jour un phénomène nié ou dissimulé. Pourtant, alors que le stockage en mer est interdit depuis 1993, il est toujours légal d'y rejeter des eaux contenant des radionucléides. Immerger des fûts de matières irradiées en pleine mer semble aujourd'hui scandaleux, mais cette technique a été considérée comme une forme de stockage scientifiquement justifiée : à plus de 4500 mètres de profondeur, la radioactivité était censée s'éliminer par dilution.

La critique TV de télérama du 20/04/2013

Alors que le monde entier s'inquiète de la pollution marine autour de la centrale de Fukushima, le silence règne sur la centaine de milliers de tonnes de déchets radioactifs déversés en quelques décennies au large des côtes européennes. Or, les fûts métalliques renfermant ces déchets présentent une méchante tendance à rouiller et à laisser échapper un contenu hautement toxique. Difficiles à localiser, encore plus à contrôler, ces fûts auraient été immergés au-dessus de profondes fosses océaniques. Dans les faits, on les repère parfois à moins de cent mètres de la surface de l'eau, à proximité de rivages où, curieusement, les taux de cancers augmentent plus vite qu'ailleurs.

Avec une indignation croissante — et contagieuse —, aidés par des militants de Greenpeace, des scientifiques indépendants, des spécialistes du nucléaire et un ex-ministre de l'Environnement britannique, Thomas Reutter et Manfred Ladwig explorent les abords de l'île d'Aurigny et les plages du nord-ouest de l'Angleterre, démontent les discours lénifiants des industriels et des institutions, pointent d'effarants conflits d'intérêts et ­posent une excellente question : quelle logique y a-t-il à interdire à l'échelle mondiale, ­depuis 1993, l'immersion de ces déchets, tout en autorisant les établissements nucléaires de La Hague, en France, et de Sellafield, en Grande-Bretagne, à continuer d'évacuer leurs propres résidus au moyen de discrètes canalisations sous-marines ? Il semble bien — quelle surprise ! — que l'explication soit d'ordre économique. Et qu'au nom de la maîtrise des coûts les Etats fassent, une fois de plus, bon marché des vies présentes et à venir. — Sophie Bourdais

Sophie Bourdais

inédit "en clair"

MARDI 23 AVRIL : 20 h 50 ARTE

SOURCE / TELERAMA.FR

Tag(s) : #écrans
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