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Quelles sont les véritables intentions des lois sécuritaires sur Internet?
Par Joseph Paris

 

Vidéo explicative : 6'32 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les amalgames sont nombreux lorsqu'il s'agit d'Internet dans le débat politique. A en croire Frederic Lefebvre et consorts le réseau serait un repère de pédophiles, de trafiquants d'armes, de médicaments ou d'objets volés, de proxénètes, de psychopathes, de violeurs, voleurs et racistes. Rien que ça. Et encore je vous épargne le couplet sur les "jeunes filles violées", les "adolescents manipulés" et les "bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde", la déclaration est maintenant célèbre. Ce n'est pas une surprise d'ailleurs si après la révélation de l'affaire Woerth-Bettencourt par Mediapart tout l'UMP s'est dressé pour dénoncer des "rumeurs" issues "une nouvelle fois d'un site internet" (JP Pernaut) dont les méthodes sont évidement "fascistes" (X Bertrand) : un point Godwin en passant ça fait toujours plaisir. Décidement, à en croire ces inlassables détracteurs du Net, celui-ci serait le responsable de tous les maux (même de ceux qui sont antérieurs à son existence, cherchez l'erreur.)

Ces dicours sordides et déraisonnables participent évidement d'une stratégie d'intimidation pour forcer le passage de lois profondément liberticides.

D'abord il y a eu Hadopi, la loi que Jean Michel Jarre "aime bien" car ça lui "rappelle les fleurs et les animaux Australiens" (si si : http://bit.ly/9xk81Z), et dont chacun connait désormais le principe : une machine à spam aux frais du contribuable, l'obligation d'installer un logiciel de sécurisation qui n'existe pas, et une carte musique à moitié financée par l'Etat pour graisser un peu plus le showbizz (ce qui peut néanmoins se comprendre : en politique il faut savoir soigner ses amis people).

Ensuite nous subirrons (si nous faisons rien) la loi LOPPSI qui pour le coup n'a rien "d'exotique" (n'en déplaise à Jean Michel Jarre) puisqu'elle s'inscrit dans une avalanche de lois sécuritaires depuis l'instalation de sa Majesté au chateau. Là encore les prétextes les plus sombres sont invoqués pour instaurer le filtrage du net, MAM nous assure que "la pédopornographie et le trafic de stupéfiants y ont trouvé un moyen de propagation planétaire". S'il est évident que la lutte contre la pédo-pornographique sur Internet est indispensable et qu'elle neccessite des moyens, il faut toutefois être attentifs à ne pas se laisser aller à la tentation d'un filtrage généralisé dont l'ineficacité à été prouvée et qui serait extremement dangereux du point de vue des libertés, faisant de tout internaute sans distinction un terroriste potentiel.

Et dans l'ombre, il y a le traité ACTA, négocié hors de toute instance internationale, sans la présence des pays émergents, dans l’opacité la plus absolue. Sous pretexte de vouloir lutter contre la « contrefaçon » il apparait clairement qu'ACTA a pour ambition d’établir de nouvelles règles multilatérales, au mépris de la subsidiarité, sur les molécules et les médicaments génériques. Le traité promeut également la vision extrémiste du « droit d’auteur » des industries du divertissement qui souhaiteraient imposer la responsabilité des acteurs de l’Internet (fournisseurs d’accès, fournisseurs d’hébergement) pour le contenu qui transiterait par leurs services.



Il est bien complexe d’analyser les logiques à l’oeuvre dans des domaines aussi divers que les logiciels, l’internet, l’agriculture, les médicaments, les arts, le tout dans une nouvelle donne internationale de guerre économique entre l’économie de rente sur la « connaissance » et les pays émergents à forte croissance…

C'est pourquoi le collectif Libre Accès profite de la venue de Richard Stallman en Europe sera l’occasion de continuer un travail d’analyse initié il y a deux ans avec Jean Pierre Berlan, afin de prolonger le dialogue entre les différentes communautés concernées par ces « nouvelles enclosures ».

Pour ce faire, vous êtes invité(e)s à deux rencontres :

1. De la défense des libertés publiques et de la loi LOPPSY, de 16h00 à 17h30, pour échanger sur les dangers ce cette loi, avec :


Jean Baptiste Ayrault de l’association Droit au Logement,
Mathieu Pasquini Co-président de Libre Accès et fondateur de Inlibroveritas,
Fabrice Epelboin Read write web
Michel Sitbon Collectif contre la xénophobie
Jérôme Thorel Privacy France


Et sont par également invités, Big Brother Awards, l’ntersquat, le syndicat de la magistrature, le CLEJ, Syndicat des Avocats de France, Souriez vous êtes filmés, le comité anti délation, Jeudi Noir, MACAQ.

2. De la préservation des biens communs et de la loi ACTA, de 17h30 à 19h30, avec

Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation
Jean-Pierre Berlan, ancien Directeur de recherche en agronomie à l’INRA
Sandrine Bélier, eurodéputée Europe Ecologie, membre de la commission Environnement et de l’Internet Core Group
Benjamin Bayart, président de FDN
Christine Tréguier auteur, journaliste.
Jérôme Martin, Commission Internationale d’Act Up-Paris
Jérémie Nestel, Co-président de Libre Accès, Trésorier des MACAQ



Animateur : Philippes Charles Nestel (membre de l’APRIL)

Dimanche 14 novembre 2010 à 16h00 au Ministère de la Crise du Logement, métro : bourse, 24 rue de la banque 75002 Paris.
Source : MEDIAPART 

Tag(s) : #écrans
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