A propos du loyalisme et du blitz contre Short Strand

Le prolétariat protestant ne profite pas du « processus de paix », c’est vrai et nous l’avons dit et répété. Cette nouvelle donne est une restructuration de l’entité des Six Comtés, elle a concerné et avantagé principalement les bourgeois, anciens et nouveaux, sous la tutelle de l’Etat britannique. Dans ces conditions, les leaders loyalistes, qui sont les tribuns de cette section du peuple, auraient pu virer à gauche, contester l’ordre établi en leur défaveur, et apporter leur contribution à un début d’unité populaire, mais non, ils n’ont pas pris ce chemin. Ils ont préféré la voie du pogrom à la voie de la révolution. Ils ont donc décidé de déchaîner ces blitz qui n’avaient rien de spontané contre leurs voisins prolétaires catholiques dans l’îlot de Short Strand, plutôt que contre leurs ennemis de classe les propriétaires, les institutions, les banques, l’Etat. C’est pourquoi nous les identifions et les stigmatisons comme fascistes, agissant au service de la division du peuple et au service de la domination impérialiste.

A ce sujet, voici un extrait d’article tout récent tiré d’un blog d’informations, écrit par Chris Donnelly :

La raison qui sous-tend les attaques loyalistes de Belfast-Est, qui en sont à leur deuxième nuit consécutive, semble peu claire au premier abord, mais comme Moochin et d’autres l’ont fait remarquer, il y a eu pas mal de commérages à propos de l’acitivité loyaliste à Belfast-Est depuis un bon moment.

La prolifération de drapeaux loyalistes dans tout Belfast-Est et la peinture de murals agressifs, au milieu du cliquetis des armes, qui expriment la colère loyaliste face aux plans de déviations des trajets des parades de l’été, tous ces signes ont indiqué que le loyalisme allaient relancer un cycle de paramilitarisme plus actif.

On a aussi entendu parler de la colère répandue dans les cercles loyalistes face aux enquêtes judiciaires menées au sujet d’anciennes attaques loyalistes et face à la fermeture d’un bar ordonnée en avril dernier par la Serious Organised Crime Agency ['Agence contre le Crime Organisé'] qui a apparemment contribué à « l’aliénation » loyaliste.

En outre, il a été suggéré qu’il y a en ce moment une lutte pour le pouvoir entre loyalistes à Belfast-Est, ce qui fait que l’organisation d’un blitz contre les voisins catholiques les plus accessibles peut avoir été envisagée par ses responsables comme un moyen de faire un coup d’éclat et de gagner en popularité, tout en drainant dans les rangs du paramilitarisme loyaliste un afflux de nouvelles et jeunes recrues.

Hier soir, Jim Wilson, membre du PUP (Progressive Unionist Party) [ce petit parti qui a sa base sociale dans le prolétariat protestant montre ou a montré un visage progressiste et "de gauche", il est lié à l'UVF, groupe armé loyaliste] a joué hier soir la carte de l’aliénation loyaliste dans son interview télévisée sur la chaîne de télévision UTV. Voici ses propos, au sujet des attaques loyalistes d’hier et avant-hier:

« En ce moment, le loyalisme se sent sous-représenté, il a besoin de représentation. Il veut que les gens l’écoute et s’il n’est pas écouté… attention, je ne dis pas que je sais tout et que je suis le grand manitou, mais si on n’écoute pas les préoccupations qui sont celles de ces communautés, des événements comme ceux qui ont eu lieu la nuit dernière vont se reproduire.
Le loyalisme sent qu’il est mis à l’écart du processus, et vous savez pourquoi? Eh bien parce qu’il a de fait été mis à lécart du processus. Personne n’essaie de nous faire sortir de l’ornière où nous sommes. Nous étions partie intégrante des accords de Stormont. Mais vous savez quoi? Cet endroit reste une maison inhospitalière pour le loyalisme. Personne ne semble vouloir aider les communautés d’où je viens, et à mon avis, voilà le résultat. »

Ce qui est de mauvais augure, c’est la conclusion claire qui découle du raisonnement de Jim Wilson : le fait que les loyaliste sont marginalisés par les politiciens des partis unionistes provoquera davantage d’attaques orchestrées et non-provoquées contre des communautés catholiques vulnérables. Quelle perspective déprimante.

Source : http://sluggerotoole.com/2011/06/22/on-that-cold-house-for-loyalism/


Les loyalistes déboulent à Short Strand et sèment la terreur

Un assaut orchestré par les loyalistes dans l’enclave de Short Strand à Belfast : une centaine de fascistes jettent des bombes de peinture et des cocktails molotov sur les maisons des riverains de cette enclave nationaliste complètement isolée. Des affrontements similaires mais de moindre envergure ont été signalés en même temps à North Queen Street dans le quartier de New lodge (Belfast ouest). Face à ces tendances pogromistes, nous saluons la résistance des riverains et des républicains venus les aider!

Source : Le Monde

Des violences ont mis aux prises des centaines de catholiques et de protestants à Belfast dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 juin, faisant plusieurs blessés, a indiqué, mardi, le maire de la ville, Niall O Donnghaile. Des coups de feu ont été échangés, a dit un porte-parole de la police, qui n’a pas voulu préciser l’origine des incidents. Plusieurs personnes ont été blessées par balle, a dit un porte-parole de l’Ulster Hospital. « Je ne me rappelle pas d’une situation comme celle-là à Short Strand au cours des dix dernières années », a dit à la télévision Colm McKevitt, élu d’un parti nationaliste irlandais au Parlement régional.

Des groupes d’hommes masqués s’en sont pris à des habitations de Short Strand, une enclave catholique en zone protestante, dans l’est de la capitale de l’Irlande du Nord, lançant des projectiles contre ses habitants et les forces de l’ordre, a indiqué le maire. Des images de télévision ont en effet montré des centaines de jeunes, la plupart cagoulés, lançant des pierres et des cocktails Molotov. Le député unioniste Michael Copeland a confirmé pour sa part que plusieurs centaines de personnes s’étaient battues physiquement à main nue.

  Les responsables politiques des deux camps ont accusé des agitateurs de l’autre communauté d’être à l’origine des affrontements. Selon le député Copeland, les assaillants venaient du secteur catholique. Selon le maire, il s’agit de violences gratuites de la part des protestants — partisans du maintien de l’Ulster sous souveraineté britannique – tandis que, pour le député Copeland, elles répondent à des attaques perpétrées la semaine dernière par des catholiques républicains. Le parti nationaliste Sinn Fein a affirmé qu’une centaine de membres de l’Ulster Volunteer Force (UVF), qui a déclaré un cessez-le-feu, avaient pris part aux affrontements.

quelques photos ici : http://twitpic.com/photos/Short_Strand

 

SOURCE / LIBERATION IRLANDE

 

Tag(s) : #actualités
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