Collectif de soutien aux familles rroms de Roumanie

34 rue Claude Bénard, 95610 Éragny-sur-Oise

rroms2013@gmail.com


 

Bezons : Rroms expulsés d'un bidonville, sans relogement.


 

L'expulsion du campement de Rroms qui a eu lieu à Bezons, le 14 février 2013, était attendue, suite à la décision de justice intervenue fin janvier.

 

L'opération s'est effectuée sans violences mais non sans souffrances. Dans le froid et la boue, le stress et la précipitation, les familles se sont préparées à quitter les lieux, sans savoir où aller et se sont dispersées à la recherche, en urgence, d'autres espaces d'installation provisoire.

 

On est loin de « l'évacuation » (ce mot politiquement correct par lequel on a remplacé « expulsion »), qui, selon la circulaire interministérielle du 26 août 2012, devait être accompagnée de relogement ou, au moins, d'une mise à l'abri. Trève hivernale ou pas (une telle mesure humanitaire ne s'applique qu'aux expulsés déjà dûment logés), on a donc renvoyé à la rue des familles entières.

 

Le fait est qu'on ne résorbe plus les bidonvilles et qu'on se passe maladroitement « la patate chaude » des expulsions, sans volonté politique de permettre la présence de ressortissants roumains, nos concitoyens européens, où que ce soit en France. Les associations, les services publics et les intéressés eux-mêmes vivent, ainsi, dans une improvisation génératrice de misère et d'instabilité dangereuse.

 

La situation étant la même, ou pire, en Roumanie et en Bulgarie, quelques milliers de Rroms de ces pays sont venus en France. Ils y ont pris leurs marques, y resteront et toutes les tentatives pour les reconduire dans leur pays d'origine seront très largement vouées à l'échec.

 

Le spectacle de cette détresse ne produit pas que de la compassion ! Il fait apparaître aussi une gêne, un malaise puis, à présent, une hostilité de plus en plus virulente. Une tsiganophobie inquiétante apparaît dont on trouve des traces, de plus en plus souvent, sur internet.

 

Nous alertons les responsables de toutes les organisations publiques sur les risques de désordres graves qu'un tel abandon de nos semblables peut engendrer. Même si le nombre de familles rroms en difficulté reste modeste, leur présence visible et surprenante aux yeux des voisins, voyageurs et autres passants, s'ajoute à une paupérisation visiblement croissante et suscite des tensions.

 

Sans stabilité, les Rroms resteront sans soins, sans scolarisation, sans emplois et sans possibilité d'insertion. Ils seront alors condamnés à une précarité permanente et violente qui nuit à tous.

 

La fausse solution des « retours volontaires » (voire des expulsions forcées) n'ayant aucune chance d'aboutir, une politique nouvelle doit être mise en œuvre. Elle est à la portée de notre pays car les moyens qu'elle exige sont relativement modestes. Elle demande cependant l'acceptation sans réserve d'une population mal connue. Il n'est pas d'autre solution que d'aller à la rencontre d'une importante minorité culturelle, la plus nombreuse de notre continent. D'une telle démarche découleront des issues appropriées, qu'on ne cesse de retarder mais qui sont pourtant devenues indispensables à l'ensemble de l'Europe dont nous sommes membres.

 

Contact : 06 14 97 77 64

 

 

Avec le soutien et la participation d'ASAV 92, d’ASET 95, des groupes Amnesty international du Val-d'Oise,

d'A.T.D Quart Monde, du CCFD Peuples Solidaires,

du Collectif de soutien aux « Gens du voyage » du Val d'Oise, du Collectif Rroms de Deuil-la-Barre,

de La voix des Rroms, de la Ligue des Droits de l’Homme, de Résistances et Romanitude et du Secours Catholique

Tag(s) : #actualités
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