Brest, migrants de Quizac, le bâtiment muré en milieu de semaine, vers le 30 janvier 2013.


 

Dans le bâtiment annexe de cette église ont trouvé refuge des migrants demandeurs d'asile Brest 2012

Dans le bâtiment annexe de cette église ont trouvé refuge des migrants demandeurs d’asile Brest 2012

 

 

  L’évêque de Quimper a décidé la fin de la réquisition des locaux jouxtant l’église st Yves à Quizac dans le quartier de Bellevue à Brest.

 

Ces lieux inutilisés ont été investis par les migrants après leur expulsion de l’école Levot au 12 octobre 2012, la nouvelle mise à la rue pour une partie d’entre eux est prévue en milieu de semaine prochaine, vers le mercredi 30 janvier 2013.

 

Que les personnes sensibles à la situation de ces gens, y compris celles représentant des organismes associatifs caritatifs ou non et politiques, soient prêtes dans les jours qui viennent et montrent leur soutient est louable.


Caché en bordure d’un parc arboré, à l’abri derrière une église fermée car trop grande pour le peu de pratiquants dans le voisinage, ce bâtiment servait récemment de maison de quartier et est depuis récemment inutilisé. Les migrants et leurs soutiens ont réussi à rendre l’endroit vivable sinon confortable. La présence d’eau et d’électricité rend la vie supportable pendant la période hivernale. Une bonne ambiance s’est installée dans une cohabitation intelligente de communautés aussi différentes que les tchétchènes, les albanais et les kosovars. Les enfants sont scolarisés, les malades soignés les femmes enceintes suivies.

Revenons un peu en arrière à l’été 2012. Du 21 juin 2012 au 04 juillet 2012 d’autres migrants avaient réquisitionné le gymnase Foch, soutenus par un collectif. Cela força la mairie à pousser l’état qui logea la cinquantaine de personnes qui s’y entassaient. La raison: la proximité de l’événement des fêtes nautiques Tonnerre de Brest obligeait à résoudre l’affaire. Ce qui fut fait très rapidement avec l’aide de la Croix Rouge Française, en six heures les migrants étaient sortis de la ville, logés à l’extérieur loin de la fête dont le déroulement très chèrement orchestré ne devait pas être mis en péril.

A l’époque les vacances d’été, et pour les plus jeunes les travaux saisonniers, ont fait disparaître le mouvement de soutien. A ce moment là des migrants décidèrent d’occuper la mairie de leur propre chef. Après quelques jours d’autres personnes sont apparus pour les aider. Le maire les ayant fait expulser tout le monde est parti occuper l’école Levot d’où le maire les a… expulsé, puis une maison au Guelmeur d’où Brest Métropole Habitat les a… expulsés, puis à nouveau l’école Levot d’où le maire les a de nouveau expulsés, puis les bâtiments à Quizac d’où l’évêque s’apprête à les… expulser.

Auparavant les migrants et le collectif réussissaient à la suite d’actions d’occupations à obtenir la prise en charge temporaire des demandeurs d’asiles par l’état. L’idée de certains nouveaux soutiens était que puisqu’il n’y avait pas de mobilisation de la population, donc de rapport de force, il fallait traiter avec les autorités. D’après eux en se réunissant avec elles dans le secret de leurs bureaux, et en utilisant un réseau de connaissances personnelles, cela allait fonctionner. Mais le chantage habituel de « on loge certains et on expulse les autres a tout arrêté ». En plus l’état a très vite institutionnalisé ce lieu d’hébergement gratuit pour lui en terme de personnel. Des migrants y furent dirigés par manque de place dans des lieux officiels !

Il est devenu difficile de continuer à faire de l’humanitaire à la place de l’état. La situation s’est tendue entre les migrants et une partie des soutiens. Ils ont demandé à une personne de ne plus venir les aider, car malgré de nombreuses actions en leur faveur une tension très forte s’était établie entre elle et le groupe. Une soirée infernale qui s’est heureusement arrêtée aux cris a clôt l’affaire. Ce soutien dans sa colère a été jusqu’à appeler la police et même les renseignements généraux, puis a dit à l’évêque qu’à Quizac il y avait des personnages dangereux, des trafiquants… rien n’étant avéré la police n’a rien fait. Mais l’évêque cède au préfet qui demande l’expulsion depuis longtemps, alors qu’il lui résistait jusqu’à présent. Préfet qui veut laisser la place propre pour son successeur.

Nous en sommes là dans cette chasse aux réfugiés demandeurs d’asile dirigée par le ministre de l’intérieur qui ces jours ci ne cache absolument pas qu’il faut les expulser de France. Il a d’ailleurs commis une circulaire afin de mettre fin à l’arbitraire qui était de mise dans les préfectures du pays. Celle ci donne des conditions à l’obtention de l’asile. En gros il faut avoir travaillé et présenter des bulletins de salaire. Mais les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler sous contrat ! Ils servent de main d’oeuvre captives dans le bâtiment, la restauration et les travaux domestiques et sont employés au noir par des patrons sans scrupules, jusque par un ministre. Sans preuves de leur travail les migrants ne seront donc jamais acceptés, c’est un piège.

C’est dans cette triste réalité que 16 personnes vont peut-être se retrouver à la rue mercredi quand les bâtiments de Quizac seront murés. Dans ce groupe il y a 2 femmes enceintes et la moitié d’enfants souvent en bas age.

En vous remerciant d’avance d’être vigilant et de faire circuler cette information,

pour les réfugiés et les soutiens

 

daniel

 

 

 

SOURCE / galeresdebrest:fr

Tag(s) : #actualités
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